Le coeur entre les pages

Mais son voyage ne faisait que commencer... Si bien que là, tous ces livres qui m'entouraient étaient porteurs d'espoir, celui de n'être pas seuls. (page 221 ligne 26)

Le livre qu'on préférait devait être protégé et rester à l'abri de l'opinion des autres, emballé dans son cœur dans du papier parfumé au lilas ou dans de multiples couches de papier bulle. (page 200 ligne 8)

Je me souvenais de la solitude qu'imposait de cacher ce qu'on était à ses parents. (page 198 ligne 9)

Le problème avec les livres d'occasion, explique Hugo, c'est qu'ils apportent leur passé avec eux. Ils ne sont pas tout juste sortis de la presse d'un imprimeur et emballés dans un carton, prêts à être expédiés. Ils sont abandonnés ici par des gens qui n'en veulent plus. Comme des orphelins dans un roman de Dickens [...] Par conséquent, il faut qu'on les libère de leur ancienne vie pour qu'ils puissent passer à autre chose et appartenir à ceux qui veulent bien d'eux. (page 193 ligne 4)

Vous avez un cœur de papier, conclut-elle. L'eau peut le dissoudre. La terre peut le recouvrir. Le vent peut le faire s'envoler [...] Protégez-le. (page 156 ligne 17 & début de la page 157)

Des mots de livres, pas des vrais mots comme en utilisaient, ou n'en utilisaient plus, les vraies gens. Ces mots étaient faits pour les parchemins, les plumes d'oie et les encriers pour être cachetés à la cire et transmis par des hommes qui chevauchaient désespérément dans la nuit. Pourtant ils étaient là, des caractères virevoltants écrits au stylo-bille dans les marges de l'Amant de Lady Chatterley. (page 44 ligne 22)

De là où j'étais, je sentis la bonne odeur d'écorce de pin qu'a le le papier fraîchement coupé. (page 25 ligne 17)

Les livres ne changent pas la vie, du moins pas comme on le pense [...] Je le regrette, mais c'est la vérité. Et les livres d'occasion qu'on trouve ici au Dragonfly ne sont pas imprégnés de davantage de sagesse que ceux flambant neufs vendus chez Appolo Books & Music. Les nôtres sont juste moins chers et plus abîmés. Pourtant les clients continuent à venir. A me réclamer des élixirs de papier et de mots pour se consoler de leurs déceptions et ranimer leurs passions étouffées. Ils viennent parce qu'ils sont persuadés qu'un livre a transformé ma vie. Pas un seul d'entre eux ne comprend. Ce n'est pas le livre qui l'a transformée. (début page 11 + divers passages & premières lignes page 12)

Où la nature humaine est-elle aussi faible que dans une librairie ? (Épigraphe page 9)

J'aurais pu lui parer de mon dernier date quinze jours plus tôt, qui avait annulé à deux reprises parce qu'il avait trop de boulot, puis m'avait emmenée faire du parachute, car il avait lu sur le Net que faire quelque chose de physiquement grisant activait les phéromones qui déclenchaient l'attirance.
Je suis sûre qu'il était très intéressant, mais, après tant de griserie, j'étais trop occupée à vomir pour prêter attention à ce qu'il racontait. (p55)