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Critique de Alexlemagnifique


Ca commence très fort: un préado américain reconnait dans un vieil homme de son voisinage un ancien SS dont il a appris l'existence dans des revues historiques. Il va le voir et lui propose un pacte: moi je ne vous dénonce pas , et vous vous me racontez tous les trucs juteux.
Stephen King est conscient en tant que romancier d'horreur que ses histoires banalisent le mal en en faisant un simple moteur à frissons ...
c'est peut être un aveu coupable que cette histoire qui évoque la fascination pour l'horreur nazie la plus dérangeante: celle qui a trait aux camps, aux expérimentations, aux perversions de l'univers concentrationnaire. L'ado se passionne pour les aspects les plus atroces d'un système qui a mélangé industrie moderne et barbarie archaïque jusqu'à un point d'irréalité totale.
Evidemment au bout d'un moment il faut faire avancer l'histoire; aussi King mise t il sur la corruption que ces horreurs bien réel font endurer à un esprit fragile.
L'intrigue dérape alors sur la mise en oeuvre de l'horreur par le jeune candide, et sa remise en oeuvre par le vieux SS.... il s'agira d'assassinats de clochards et de marginaux, de ces cadavres que personne ne réclame.

Ce faisant, King agit comme si Hannah Arendt n'était pas passée par là... En effet on peut difficilement réduire le nazisme à la psychopathologie sauf à irréaliser le phénomène et le dépouiller de tout ce qui, y compris l'indécryptbale, le rend singulier et donc identifiable en cas de résurgences tardives.
C'est un exercice dangereux, qui démontre finalement que Stephen King là où il aurait pu s'avouer quelque peu coupable de l'entertainment de l'horreur décide au contraire de s'y complaire en incluant le nazisme dans une simple galerie des horreurs... A moins qu'il ne faille y voir une mise en abyme subtile , sans doute trop, en tous cas je l'ai loupée.
C'est pourquoi cette seconde partie m'a déçue, et pas seulement idéologiquement... lui manque l'inventivité de la première. on aurait pu s'attendre à un débouché plus original qu'une série de meurtre. Tout de même on reste vissé au récit, jusqu'à l'ivresse finale qui est l'objet d'une belle ellipse.
Bref, une nouvelle en forme d'objet malaisant , déplaisant mais surtout pour moi inabouti ! je serais curieux de lire des avis opposés.

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