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Critique de Alexein


La plus belle histoire du monde

Charlie Mears est un jeune garçon commis de banque, rêveur rimailleur qui s'admire composer des mauvais vers. Il fait la connaissance du narrateur qui est un écrivain. Charlie lui révèle, à son insu, dans une sorte de transe, des moments de vie de galériens grecs et de vikings admirables de vraisemblance et de précision, alors qu'il ignore absolument tout de ces époques.

Le narrateur repère là un filon intéressant et incite le jeune homme à se confier en vue d'obtenir d'autres éléments pour l'histoire qu'il entend en tirer : « La plus belle histoire du monde ». Malheureusement, les choses ne se passeront pas si facilement.

Kipling, jouant sur les ambiguïtés, convoque ici les réminiscences de vies antérieures dont les portes ne se seraient pas entièrement refermées, laissant un passage inconscient et intermittent de souvenirs précis et indubitablement authentiques qui happent le lecteur dans un monde aux possibilités fascinantes.

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Par les ondes

Dans une officine d'apothicaire, le narrateur (qui chez Kipling est souvent le protagoniste) tient compagnie au pharmacien et à un jeune homme se livrant à des expériences sur les ondes. Nous sommes à l'époque des prémices de la radio, technologie devenue tellement banale à notre époque de l'internet.

Nous sommes en hiver. Dehors, le vent glacial balaie les rues et fouette les façades et les enseignes. le jeune homme attend un signal en code qui doit être émis de Poole à minuit. Il explique succinctement au narrateur le fonctionnement de tout son appareillage dont le maître mot est l'induction. Au moment critique se produit un évènement pour le moins inattendu et mystérieux.

Avec un humour tout britannique, Kipling brosse ici une jolie histoire poétique née de la rencontre des nouvelles découvertes scientifiques et d'un esprit à la curiosité inlassable, qui ne cessa jamais de s'émerveiller. Il suggère, avec l'habileté qui le caractérise, sans en dire trop ni trop peu, et crée des liens fantastiques qui transcendent le monde prosaïque qui nous entoure.

L'espace d'un instant, il jette des étoiles dans les yeux du lecteur pour ensuite le ramener à la réalité. Mais quelle est la réalité ? Était-ce un rêve ou est-ce vraiment arrivé ?

Avec ces deux nouvelles assez peu connues de son oeuvre, Kipling ouvre une brèche, nous donne à voir au travers pour laisser ensuite son lecteur vagabonder dans un espace de liberté où l'on peut encore croire au merveilleux.
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