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Critique de traversay


Une fable, une satire, un pamphlet, une allégorie, une fantaisie, une épopée ... Oui, L'homme qui savait la langue des serpents est tout cela à la fois et bien davantage encore. Une oeuvre fantastico-réaliste dont le style moderne se télescope avec la chronique de temps anciens plus ou moins fantasmés, prétexte pour parler de l'Estonie d'aujourd'hui et bien plus largement de notre civilisation. Ce roman est indescriptible, il faut le lire pour le croire. On a beau lui accoler des références : Rabelais, Voltaire, Rousseau, La Fontaine tous revus et corrigés par les Monty Python (normal pour la langue des serpents), il reste unique dans son genre. "Il n'y a plus personne dans la forêt" : c'est la première phrase du roman, elle recèle un grand fond de tristesse et exprime la solitude du héros narrateur. Qui va nous conter avec force détails, comment on en est arrivé là, comment meurt une civilisation, comment les traditions se perdent. Mais attention, point de nostalgie chez Kivirähk, pour une époque qui n'était pas un âge d'or, loin de là, avec notamment ses croyances stupides qui font écho à la religion devenue l'opium du peuple et que brocarde l'auteur avec une férocité inouïe. L'homme qui savait la langue des serpents est d'une incroyable richesse avec un sous-texte permanent et des allusions que seuls les natifs d'Estonie peuvent comprendre. Sans parler des jeux de langage qui perdent de leur saveur avec la traduction même si celle-ci, signée Jean-Pierre Minaudier, est remarquable tout comme sa postface, très éclairante pour comprendre ce que ce livre dit de l'histoire de l'Estonie et des rapports que ses habitants entretiennent avec elle. Vous aimez les rôtis d'élans ? Les ours dragueurs ? Les australopithèques qui élèvent des poux géants ? Les salamandres endormies ? Oui ? Vous aimerez ce livre ! Non ? Vous l'adorerez quand même ! Paru en 2007 en Estonie, L'homme qui savait la langue des serpents n'est que l'un des nombreux ouvrages d'Andrus Kivirähk. On compte beaucoup sur les Editions Attila pour nous faire découvrir d'autres merveilles de cet étonnant écrivain balte.
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