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Critique de Yendare


Étonnant et très rafraîchissant, ce sont les premiers mots qui me viennent quand je pense à ce roman que j'ai lu début janvier. Cela faisait plusieurs années que j'avais ce roman dans ma PAL repéré grâce à plusieurs avis d'entre vous.

C'est finalement sous forme audio que j'ai découvert cette oeuvre et dès les premières minutes, j'ai compris qu'effectivement ce livre allait être bien différent de mes lectures habituelles. Non seulement je ne connais rien de la culture Estonienne et de son Histoire donc autant dire que niveau légende c'était pareil. Ce livre fut l'occasion d'en découvrir certaines.

On suit la vie d'un homme de son enfance jusqu'à la fin de sa vie. Une vie en marge de la société en développement, la vie d'un homme en retard sur son temps et qui n'arrive pas à se mettre à la page, à s'adapter à l'évolution de la société en restant coincé dans le passé. Ainsi Emmet vit dans la forêt et parle la langue des serpents. Une langue lui permettant de se faire obéir des animaux de la forêt. Une faculté bien utile pour se nourrir notamment, il suffit en effet d'ordonner à un chevreuil de venir à vous et se laisser faire afin de pouvoir l'égorger en toute tranquillité et sans effort. Les habitants, en revanche, quittent la forêt, oublient la langue des serpents et adoptent un mode de vie rurale agricole vivant de leur récoltes. de la même manière, ils abandonnent les croyances païennes de la forêt pour se convertir au christianisme.

On suit donc Emmett et ses évolutions au cours du temps, au début du roman la forêt est déjà bien vide et cela sera de pire en pire tout au long de la lecture. On voit l'incompréhension de l'enfant mêlé de fascination pour ce nouveau mode de vie, puis de l'adolescent et de l'adulte qui ne parvient pas à trouver sa place hors de la forêt et à ce qui lui semble être une régression plutôt qu'une évolution.

Le sujet du roman ne brille donc pas par son optimisme, au contraire au fil des pages c'est même un récit assez sombre que nous présente ici l'auteur. Si la première partie pose lentement mais sûrement ce cadre, la seconde moitié du roman offre un récit plus rythmé avec davantage d'action et des évènements assez tragiques. Cependant et c'est peut-être là l'un des plus grands tour de force de ce roman, ce n'est jamais lourd, l'auteur arrivant à mêlant passage comique, presque parfois même absurde avec pourtant un propos de fond assez sombre.

Du fait de la culture Estonienne, du ton très singulier de ce roman mêlant un fond assez sombre mais avec des passages assez drôles, ce conte fantastique s'avère très singulier et très différent de la fantasy que je lis habituellement. Par ailleurs est c'est là encore assez fort, l'auteur parvient à accrocher un large lectorat et notamment ceux qui ne connaissent pas l'Histoire de l'Estonie. La postface du récit dans ce cadre est très intéressante expliquant le caractère pastiche de ce récit mais qui ne peut être perçu qu'avec des connaissances relatives à l'Estonie. Cependant, même sans percevoir forcément cette double lecture possible, les thématiques abordées restent assez universelles et le tout suffisamment singulier pour accrocher le lecteur.

Hyper original et bien écrit, j'ai vraiment beaucoup apprécié l'écoute de ce roman aussi divertissant qu'il est intéressant. Si ce n'est pas encore fait et même si vous n'êtes pas particulièrement féru de SFFF, je ne peux que vous recommander de découvrir ce roman qui ne devrait pas vous laisser indifférent.

J'ai pour ma part très envie maintenant de découvrir Les groseilles de novembre du même auteur.
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