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EAN : 9782370550316
265 pages
Le Tripode (30/11/-1)
3.87/5   292 notes
Résumé :
Lire Andrus Kivirähk, c’est à chaque fois se donner la certitude que l’on va entrer de la façon la plus naturelle dans un monde proprement extraordinaire. L’Homme qui savait la langue des serpents (Le Tripode, 2013, Prix de l'Imaginaire 2014 du roman étranger) nous avait habitués à l’idée d’une époque où il était encore possible d’épouser des ours, d’avoir pour meilleur ami une vipère royale ou encore de voler dans les airs à l’aide d’ossements humains. Les Groseill... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (67) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai adoré ce roman de fantasy qui sort franchement des sentiers battus.
C'est un roman super original et surtout plein d'humour.

On oscille entre réalité et légendes urbaines.. une revisite qui a du bon car elle permet au lecteur d'en savoir plus sur ces croyances Estoniennes moyenâgeuses. C'est franchement truculent.
J'ai adoré le travail d'écriture qui est plaisant et surtout l'humour qui donne de la légèreté et de l'épaisseur au récit.
Et puis les personnages sont travaillés , que ce soit le seigneur, le serf, le démon, le diable ou le prêtre.. tout est juste parfait.

Un roman que je conseille plus que volontiers aux amateurs du genre, mais également à tout lecteur féru d'humour.
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Un petit village estonien au mois de novembre. La météo n'est pas folichonne, ce ne sont que pluies glaciales, gelées et averses de neige. En bons estoniens qu'ils sont, les habitants ne se laissent pas abattre par les mauvaises conditions climatiques, d'autant que ventre affamé n'a pas froid aux oreilles. Il faut se sustenter et pour cela ils se livrent à leur sport favori : le vol, le cambriolage, l'extorsion, chez le voisin, chez l'ami proche, mais surtout au manoir où le garde-manger du baron allemand, l'infâme !, est continuellement pillé par les affamés. Les plus débrouillards chargent leur kratt de rapporter nourriture et bois de chauffage, les autres vont se servir eux-mêmes grâce à quelques ruses dont ils ont le secret. Dans cette ambiance de rapine généralisée, certains refusent obstinément tout ce qui vient du château, abhorrant ceux qui y vivent, ceux qui y travaillent et plus généralement tout ce qui vient d'Allemagne. D'autres se servent avec parcimonie, se contentant de subvenir à leurs besoins au quotidien. D'autres encore préfèrent amasser, jamais repus, toujours dans la peur de manquer. Les plus rusés ne se font pas prendre, les plus idiots prennent tout et n'importe quoi. Bien sûr, voler n'est pas très chrétien mais peut-on être honnête dans un pays où les démons se promènent aux yeux de tous, où le diable, ce Vieux-Païen, exige une âme en échange de chaque service, où les maladies prennent forme humaine pour se faufiler dans les chairs et tuer ?! Pourtant, là où ne poussent que haine, acrimonie, jalousie, mauvaise foi et cupidité, parfois fleurit l'amour, pur, désintéressé, mais sans espoir véritable.


Bien sûr, Les groseilles de novembre n'est pas aussi profond et émouvant que L'homme qui savait la langue des serpents mais on aurait tort de le dédaigner pour autant. Ces petites chroniques villageoises, piquantes et burlesques, nous entraînent dans le folklore estonien, un peu à la manière des Racontars de Jorn Riel au Groenland. Inspiré par les contes traditionnels et porté par son imagination débordante, Andrus Kivirähk nous emmène dans un village reculé où la magie est au service d'habitants peu sympathiques, avares et envieux, seulement guidés par l'appât du gain. Cette clique rêve de pièces d'or, de garde-manger pleins à craquer et tout cela sans se fatiguer. Rusés, ils pactisent avec le diable mais toujours à leur avantage, sachant berner ce vieux fourbe trop naïf.
Dans cet univers peuplé de vaches de mer, de loups-garous et de maintes créatures diaboliques, il faut laisser sa raison de côté et retrouver son âme d'enfant. D'ailleurs, ne sont-ils pas de grands enfants ces estoniens qui se bricolent un kratt de bric et de broc, qui creusent la terre à la recherche d'un trésor, qui soignent la malaria à grands coups de vodka ? S'il y en a à qui l'âge a apporté un peu de sagesse, la plupart préfère se laisser aller à la paresse et à la facilité. On ne voudrait pas les fréquenter sur le long terme mais il est bien plaisant de passer le mois de novembre en leur compagnie, trente jours de pur délire et de fantaisie. Après le peuple des forêts, Andrus Kivirähk s'intéresse à la paysannerie, roublarde et débrouillarde, toujours en rébellion contre le seigneur local, tardivement convertie au christianisme, ayant adopté Jésus-Christ sans délaisser les anciennes croyances.
Kivirähk n'innove pas, mais ne déçoit pas non plus, et réussit encore une fois à nous emporter dans une belle aventure littéraire. A découvrir !


Un grand merci à toi Mollymoon pour le partage.
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C'est donc ça un OLNI (Objet Littéraire Non Identifié) ? Un roman qui vous percute l'esprit d'une façon explosive ? Ça ne ressemble en rien de ce que j'ai lu précédemment mais j'ai vraiment adoré. Ça nous vient d'Estonie, de petites histoires d'automne (de novembre, plus précisément). du premier au dernier jour du mois de novembre, l'auteur nous fait découvrir un petit village de la contrée des kratts. Dans ce village, il y a un manoir où vivent des barons et sa cohorte de personnel et les autres pauvres paysans qui n'ont d'autres moyens pour survivre que de voler leurs voisins (surtout le plus riche). Mais c'est encore mieux si c'est le kratt, créature fabriquée à partir de matériel divers, qui s'occupe des tâches les plus ingrates…
Ce roman ne manque d'humour et d'imagination ! Les différentes légendes urbaines sont passées en revue et Kivirahk présente des personnages haut en couleur comme Sander, le granger ou le couple de vieux qui cherche le bon moyen de faire fortune ou encore celui qui a la bonne idée de tomber amoureux de la fille du manoir… Des histoires qui se croisent et décroisent en avançant doucement dans le mois et gagnent en puissance dans ses scènes du foklore estonien. La roublardise est reine chez ces villageois mais heureusement, car les créatures diaboliques ont du répondant. Attention car les contes n'ont pas toujours une happy end…
Parait-il qu'il y a d'autres romans d'Andrus Kivirahk encore meilleurs ? Génial !! (La couverture de l'édition française est vraiment très belle !)
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Dans un petit village d'Estonie, dans un passé incertain, plus ou moins lointain, une poignée d'habitants détraqués attendent l'hiver et fuient l'ennui (et la misère) avec leurs kratts. Il s'agit de créatures que l'on fabriquait avec des riens et qui, après un pacte avec le diable, s'animaient pour aider leurs maitres dans leurs travaux domestiques. Cela inclut aller voler chez les voisins… Bref, on peut les comparer à des sortes de lutins, d'elfes de maison à la pinocchio. Apparemment, le folklore local est rempli de ces objets. Ainsi, Andrus Kivirähk, avec son roman Les groseilles de novembre, nous présente un univers loufoque et original.

Ces kratts sont assez particuliers mais, assez souvent et surprenamment, les habitants leur volent la vedette. Il y a Kareel qui, pensant faire fuir la peste et la maladie avec une haleine d'alcool, boit et boit à n'en plus tenir debout. Son valet, pour qui toutes les excuses étaient bonnes pour s'éloigner de son travail, n'ose plus aller à la taverne de peur de tomber sur son maitre. Et il est tellement crédule qu'on peut lui faire manger du savon en le passant pour du pain parfumé… Il y a aussi ce vieux couple de radins, Imbi et Ärni, à qui l'on joue des tours. Sans oublier Oskar, Liina, Reïn et tous les autres. Cette galerie de personnages colorés est bidonnants.

Si l'univers et les personnages sont impressionnants, toutefois, il vint un moment où je me demandais où Andrus Kivirähk voulait m'amener. Après tout, ces personnages restent les mêmes du début à la fin. Chacun a ses petits désirs et subit des revers, mais aucun n'est plus important que l'autre et, au final, à part nous faire rire, ils ont peu accompli. Et pourtant, ça peut suffire. En fait, ça a suffi. J'en suis venu à la conclusion que l'auteur ne voulait m'amener nulle part, il s'est follement amusé en présentant à ses lecteurs une image romancée de son pays (de jadis) et de son folklore tiré des légendes païennes millénaires. Un joli divertissement.
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Fantastique et misère de paysans du moyen-âge.

Un village estonien où les habitants ont recours à des Kraats qui vont voler de la nourriture chez les voisins et surtout au manoir du riche propriétaire. Des kraats? Ce sont des créatures faites de rebuts assemblés par le paysan, mais auxquels le diable donne une âme en échange de celle du paysan. Mais peut-être y a-t-il une ruse pour échapper au « Vieux-Païen »…

Chaque chapitre raconte une journée de novembre où on doit utiliser des ruses pour échapper à la Peste ou empêcher la maladie d'entrer! Et il y a des groseilles pour tromper le Diable…

Du côté de l'étrange, on ne rencontre pas que des kraats, il y a aussi des suces-lait, des pélunoirs, des loups-garous, une sorcière ainsi que des sacs et des onguents magiques!

Mais c'est aussi des histoires d'humains certains rusés, d'autres stupides, la cupidité des uns, la rancoeur envers le maître, les amours impossibles, le courage et la générosité des autres, dans une société isolée où il n'est pas toujours facile de manger à sa faim.

Un audacieux mélange de fables et de folie dans lequel il faut embarquer sans chercher à comprendre…
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critiques presse (1)
Elbakin.net
29 octobre 2014
On peut résumer le roman en un mot : génial. Voilà un titre dont il ne faut pas passer à côté cette année. La plume de l’auteur, l’histoire proprement dite brossée ici, les personnages que l’on croise, l’ambiance du livre, tout ici est fait pour passer un excellent moment.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Toutes les âmes n'avaient pas une ferme où les attendait, ni une étuve bien chaude où l'on avait placé pour elles un bon repas et les meilleures fascinés de bouleau. Il y avait des âmes solitaires et sans famille, dont les maisons avaient brûlé et dont tous les parents étaient morts. Elles erraient tristement entre les maisons étrangères ou se morfondaient avec leur famille sous le rebord d'un toit, serrées comme des vers. Certaines allaient chercher refuge et compagnie dans une étable, et l'on entendait ici et là le mugissement effrayé des vaches lorsque les morts les trayaient avec leurs doigts froids.
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On alla au cimetière. Comme toujours, les morts déjà enterrés vinrent saluer leur nouveau compagnon et suivirent le cortège à quelque distance. Chacun d'eux chevauchait l'animal qu'on avait tué pour son repas de funérailles. la plupart montaient des moutons ou des veaux morts, mais deux ou trois étaient juchés sur le dos d'un cochon, et quelques paysans très pauvres essayaient désespérément de se tenir en équilibre sur un coq ou une poule.
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« Oh! Quand donc pourrons-nous, valets et serviteurs, vivre libres, sans patrons, et boire autant qu’il nous plaira? Seigneur, aidez-moi! »

Mais le Seigneur n’accorda pas la moindre attention aux prières du valet, car lui aussi était un riche propriétaire : que lui importaient les plaintes d’un miséreux!

(Tripode, p.88)
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"- [...] Vous n'êtes que des voleurs! Vous volez votre baron, vous vous volez les uns les autres, vous volez le diable, mais vous ne voulez jamais payer!
- Nous n'avons pas de quoi payer, répondit le granger. Tous ce que nous possédons, c'est ce que nous avons réussi à voler. Et notre vie, qui est constamment suspendue à un fil d'araignée. La forêt est pleine de démons et de loups. Des maladies nous guettent dans les buissons. La peste peut à tout instant frapper à notre porte. Le manoir ne cesse de nous donner des ordres. Notre vie aussi est volée, et nous devons chaque jour la voler à nouveau en nous aidant de toutes sortes de trucs et d'astuces, afin de rester vivants jusqu'au lendemain. Si nous commencions à payer honnêtement pour tout, que deviendrions-nous? Nous n'existerions plus. Et toi non plus, Joosep, tu n'existerais pas, car personne d'autre ne se fatiguerait à négocier avec le Vieux-Païen pour qu'il donne une âme à de vieux balais ou à des bouquets de branches."
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« Voyez-moi ça ! grommela-t-elle. Un philtre d'amour ! Je n'en ai pas, mais je peux te donner une recette qui te permettra de le préparer toi-même. Tu dois prendre de la sueur et des poils sous ton aisselle, les mélanger avec ta merde, et c'est prêt. Tu n'as plus qu'à faire manger ça à la fille et elle tombera amoureuse de toi. >>
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Videos de Andrus Kivirähk (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andrus Kivirähk
Extrait de "L'homme qui savait la langue des serpents" d'Andrus Kivirähk lu par Emmanuel Dekoninck. Editions Audiolib. Parution le 3 juillet 2019.
Pour en savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre-audio/lhomme-qui-savait-la-langue-des-serpents-9782367629377
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