AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,18

sur 85 notes
5
8 avis
4
4 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Grandiose !

Une vraie, une magistrale histoire de vengeance comme je n'en avais pas vu/lu depuis celle d'Edond Dantès (alias le Comte de Monte-Cristo).

Au départ, simplement motivée par l'idée de retrouver les graphismes simples et saisissants de Kazuo Kamimura - et curieuse de découvrir l'histoire à l'origine du film de Tarantino - j'ai été très agréable surprise et totalement emportée.
Pour faire court : c'est l'histoire de Yuki Kashima, une jeune femme de 20ans, conçue par sa mère en prison et entraînée par un ancien maître d'armes d'un shôgun (c'est pas rien!) dans un seul et unique but : celui de venger sa famille.
Une destinée par facile à porter ... mais qu'elle applique avec brillo !
Passée la 1ère impression "lubrique", ses adversaires se rendent vite compte que ce n'est pas une gentille et docile petite poupée...

Bien sûr, le cadre historique (celui de la fin de l'ère Meiji) étant passionnant , cela donne beaucoup de relief à l'histoire, en plus du scénario génial et des graphismes superbes.

En réalité que manque-t-il à cette histoire ? Rien du tout ! C'est bien pour cela que j'ai hâte de lire la suite.
Commenter  J’apprécie          162
L'action se déroule au début de l'ère Meiji, vers 1870, durant laquelle le Japon tente de s'occidentaliser en copiant le modèle des USA. Sayo, la maman de Yuki, future Lady Snowblood, voit son mari et son fils assassiné sous ses yeux et ensuite, elle se fait violer par trois hommes aidés d'une femme, assassins de sa famille. Elle tue l'un de ses violeurs et se retrouve condamnée à la prison à perpétuité. Enfermée pour le reste de ses jours, elle ne peut accomplir sa vengeance. Elle entretient alors des relations avec les gardiens dans le seul but de tomber enceinte. Elle accouche en prison, aidée par ses codétenues. L'accouchement est difficile, c'est un siège. Sans aide médicale, elle doit choisir entre sa vie et celle de son bébé. Elle fait promettre à ses codétenues d'élever le bébé en leur avouant que le but de cet enfant est d'accomplir sa vengeance par procuration. Yuki est sortie de l'orphelinat après la libération d'une amie de sa mère et est élevée à la dure, entre autre dans un dojo ou elle apprend le maniement du sabre. Devenue adulte, elle n'a qu'un but, respecter les dernières volontés de sa défunte mère. Pour gagner sa vie afin d'atteindre son idéal, elle devient une sorte de tueuse à gâche. Elle oeuvre plutôt en justicière qu'en simple assassin. Elle utilise souvent des armes plus subtiles que son sabre pour rendre justice, telle la séduction, la politique et même la lâcheté de ses concitoyens…

Voilà un manga cultisme. Ça fait longtemps que j'ai envie de le lire mais j'attendais patiemment la version numérique. Elle est enfin parue mais actuellement, seul le premier tome est numérisé. Kazuo Koike est un scénariste très populaire au Japon tant pour les mangas que pour le cinéma. Quant au mangaka Kazuo Kamimura, bien que décédé trop jeune, il nous a laissé une oeuvre incontournable et c'est un auteur qui m'a fait, au travers de ses livres emprunts de grande sensibilité, découvrir et aimer le monde du manga. Bien que ses héroïnes se ressemblent, j'aime beaucoup ses planches. Le scénario est riche, fouillé, avec beaucoup de référence historique nous en apprenant sur cette période de l'histoire du Japon qui tente enfin, fin 19e siècle, de sortir de sa féodalité. Le personnage principal, Lady Snowblood, est pleine de charme et surtout déterminée. C'est avant tout l'histoire d'une vie. Il y a beaucoup d'émotion que se dégage de ce scénario. Les dessins sont d'une grande délicatesse, même dans les scènes les plus violentes. Il se dit que ce manga aurait inspiré Quentin Tarantino pour créer Kill Bill. J'aime aussi beaucoup le contraste entre le machisme latent du Japon de l'époque et la force tranquille, la détermination, tout en restant féminine du personnage principal. C'est un manga qui vous marque. La fin de ce premier tome, abrupte, appelle à lire la suite mais je patienterai qu'elle soit publiée en numérique. Nous sommes en présence d'un véritable roman graphique. Presque 600 pages, toutes plus fascinantes que les autres. Lady Snowblood ne trahit pas sa réputation, c'est un véritable chef-d'oeuvre à découvrir ou à redécouvrir. Ce livre vous fera certainement aimer le genre manga, trop souvent considéré comme une sous-classe du 9e art.
Commenter  J’apprécie          87
Yuki porte en elle un fardeau énorme. Fille de Sayo, condamnée à la prison pour avoir tué un de ses violeurs, Yuki a été conçue et enfantée pour venger sa mère. Elle parcourt le Japon afin de retrouver deux hommes et une femme et de les tuer. Elle se fait appeler Lady Snowblood. le rouge et le blanc. le sang et la neige.

Récit de vengeance, écrit au début des années 70, et dont on pourrait croire qu'il a inspiré Kill Bill, Lady Snowblood brille par l'atmosphère indescriptible mise en place par les auteurs, et par la précision des traits. le mélange d'humour, de code d'honneur, d'érotisme lesbien, de violence aveugle et de vengeance implacable fonctionne bien. Dit comme cela, ce ne semble pas évident, mais il y a un déroulement lent impossible à arrêter dans la façon dont Lady Snowblood donne sa parole et exécute ses contrats.

Dans la forme, les auteurs donnent à lire des récits assez linéaires, entrecoupés de flashbacks qui retracent le parcours de Sayo. le noir et blanc donne à merveille.
Commenter  J’apprécie          60
C'est en 1972 que naît cette héroïne dont la saga vengeresse est découpée en courts chapitres alternant ses missions de tueuse à gages, sa quête meurtrière et le passé dramatique de sa famille. Yuki est une femme dont la beauté envoûtante contraste avec la violence de ses actes. Elle met justement à profit son charme ravageur pour mieux atteindre ses objectifs (le manga est riche en scènes érotiques) et ses cibles sont chaque fois surprises de voir surgir la guerrière derrière la séductrice. Il faut dire que Yuki s'est entraînée avec rage et détermination depuis son plus jeune âge. Et si les combats sont particulièrement sanglants, ils sont également chorégraphiés comme des danses et il s'en dégage des vignettes très artistiques.
Lien : https://www.takalirsa.fr/lad..
Commenter  J’apprécie          61
Une jeune femme est missionnée dans le quartier des plaisirs de Yoshiwara auprès d'un chef yakuza. Elle réussit à prendre part à un de leur jeu de dés et prend la place du croupier. Mais rapidement démasquée pour tricherie, la belle Yuki dévoile alors ses intentions meurtrières : tuer le parrain. Au terme d'un combat au sabre qu'elle conduit entièrement nue, Yuki apparaît alors comme Lady Snowblood, une meurtrière froide et déterminée, qui n'hésite pas à utiliser ses charmes pour mener à bien ses contrats et sa vengeance.

C'est en 1972 que naît cette héroïne de l'imagination de deux grands auteurs japonais : Kazuo Koike et Kazuo Kamimura. le premier est le scénariste de grandes séries devenues aujourd'hui mythiques comme Crying Freeman et Lone Wolf and Cub, tandis que le deuxième est un dessinateur très prolifique qui s'inscrit à contre-courant de la tendance de son époque et donnera ses lettres de noblesse au genre du Gegika (manga réaliste).
Après le début de sa série Lone Wolf and Cub où l'on suit un homme et son jeune fils dans une quête de vengeance sanglante, Koike propose à nouveau avec Lady Snowblood, une autre histoire de vengeance dont le héros est cette fois-ci une femme, reprenant ainsi les personnages fétiches de Kamimura.
A 20 ans, Yuki est déjà une tueuse professionnelle qui vend ses compétences de tueuse à gages mais aussi une femme qui porte le poids de la vengeance maternelle. Sayo, enfermée pour meurtre sans espoir de sortie pour le meurtre de l'un des 4 assassins de sa famille (mari et fils) envisage la maternité comme l'instrument de sa revanche. Née en prison des amours illicites de sa mère avec les gardiens, Yuki sera "l'enfant de la vengeance" et sa destinée toute tracée se fera dans le sang des bourreaux de sa mère. Reprenant le fardeau de sa mère, la jeune Yuki va dès lors apprendre dès son plus jeune âge à devenir une tueuse parfaite.
Déployée sur plus de 1000 pages, cette saga vengeresse est découpé en courts chapitres qui alternent à la fois, ses missions de tueuse à gages, sa quête meurtrière et le passé dramatique de sa famille.
Kamimura use d'un dessin réaliste et fort dynamique qui sublime particulièrement la beauté de l'héroïne et les scènes de combats au sabre dont nous pouvons apprécier la chorégraphie à travers les arrêts sur images en plein mouvement, révélant ainsi toute la grâce et la beauté de cette danse de la mort.

Au-delà de la pure tradition des récits de vengeance, Lady Snowblood se veut également un témoignage particulièrement intéressant d'un point de vue historique. L'histoire de Yuki prend place à l'ère Meiji (1852-1912) et il s'agit d'une période phare pour le Japon qui est en pleine transition. Alors que le pays vient de vivre plusieurs siècles dans un relatif isolement, il commence à ouvrir ses portes à l'Occident sous la poussée de l'empereur Meiji, ardent défenseur des idées européennes. le système de classe est détruit. Les samouraïs sont remplacés par une armée militaire munie de modernes armes à feu. L'état entre peu à peu dans un modèle de société capitaliste. Tout cela ne se fait pas sans heurts et la population manifestera son mécontentement en organisant des émeutes. Nous retrouverons bon nombre de détails historiques dans cette histoire : les émeutes des paysans qui donnent son origine au massacre de la famille de Yuki, l'occidentalisation, la montée des mouvements d'extrême-gauche, l'épidémie de peste de 1900, la guerre russo-japonaise, l'arrivée de la photographie, ...). Koike donne une trame fort bien documentée à son histoire et livre un excellent témoignage à rebours d'une époque clé.

Pourtant, ce que le lecteur retiendra certainement le plus, c'est cette figure féminine incarnée par la sublime Yuki, dite Lady Snowblood. Belle femme au fort pouvoir hypnotique, Yuki semble à la fois pure et glacée comme la neige, tout en portant en elle une forte charge violente et sensuelle (le titre d'origine Shurayuki Hime est d'ailleurs un jeu de mot sur les termes "blanche", "neige" et "enfer"). Une sensualité froide et vénéneuse qui prend les hommes dans ses filets. La féminité représenté par cette dernière est ici totalement inédite. Dans une société fortement paternaliste et codifiée où la femme n'a pas de place de premier ordre, Yuki défie ici toutes les conventions. Femme née sans amour pour se venger des hommes, elle représente la prise du pouvoir par une figure féminine. Sa mère use habilement de ses charmes pour mener à bien sa vengeance, par delà sa mort. Sa fille Yuki fera de même pour mieux mystifier et subjuguer ses ennemis. Femme sexuellement libérée, elle n'hésite pas non plus à se laisser aller à des amours saphiques pour mieux arriver à ses fins et les quelques scènes de lesbianisme sont là pour en témoigner. Ainsi donc, les hommes n'ont ici pas le beau rôle et les femmes semblent les régenter selon leur bon vouloir. le sexe masculin est tourné en ridicule : phallus en bois transpercé d'aiguilles, personnage au sexe surdimensionné incapable d'avoir d'avoir des relations sexuelles avec une femme, tentatives de viol sur Yuki qui n'aboutissent pas.
On notera d'ailleurs que cette série est parue dans "Weekly Playboy" dont le nom ne laisse aucun doute sur les scènes explicites que le lecteur pourra trouver dans cette histoire. Pourtant, sans crudité ni vulgarité, Kamimura réussit à envelopper cette histoire d'une aura érotique sans jamais montrer explicitement un seul sexe mais en suggérant tout acte à connotation érotique ou en floutant habilement les parties du corps concernées.

Lady Snowblood, femme à la fois sublime et cruelle, libre et emprisonnée par sa destinée se veut le mélange de tradition et de modernité d'un Japon en pleine transition. Combattant grâce à ses dons de tueuse à l'aide du sabre caché dans son ombrelle et du solide entrainement qu'elle a subi depuis son plus jeune âge, elle incarne la vengeance féminine dans toute sa splendeur. Une quête dure et difficile qui ne laisse pas de place aux sentiments et à la pitié mais rend d'autant plus attachante cette femme à la volonté si forte, capable de s'oublier et de sacrifier pour venger sa mère.
Véritable chef d'oeuvre, Lady Snowblood est un manga qui dépasse les époques et qui n'a pas pris une ride tant par son dessin soigné entre finesse et audace, que par son scénario qui se joue habilement des codes pour afficher une femme conquérante et fière qui, dans sa quête de justice, condamne les hommes au passé.

Enfin, il est à noter également que l'histoire de Lady Snowblood se présente en 3 tomes. Sachez que si les deux premiers forment un tout indispensable, le troisième volume de cette saga peut s'oublier sans problème ! Un tome qui semble être une suite plus discutable en rajoutant des scènes inutiles et brodant autour d'une Yuki qui cherche la rédemption en abandonnant la voie du sabre et se consacrant à la pratique de la gymnastique occidentale (!), après sa vengeance achevée.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
Commenter  J’apprécie          30
Ah, Lady Snowblood, déesse vengeresse aussi belle que redoutable ! Une vengeance d'autant plus lourde qu'elle n'est pas la sienne, pèse lourdement sur ses épaules et surtout sur sa vie, tout tracée. Elle n'existe que pour accomplir la tâche pour laquelle elle a été mise au monde, élevée, formée. Implacable, elle suit un code de conduite qui n'écarte pas quelques doutes, voire une aspiration à une autre vie. C'est dans ces moments que ce Manga s'avère le plus passionnant. Les dessins de Kamimura, somptueux, conviennent parfaitement à ce personnage qu'on aimerait suivre encore un peu plus longtemps le parcours.
Commenter  J’apprécie          20
Voici une mini-série brillante, peuplée de combats de sabre et teintée d'érotisme. Son héroïne concilie beauté et dureté. Elle met à jour sa vengeance avec virtuosité et sensualité. C'est ce à quoi elle s'emploie sans remords ni pitié. Que d'exigences dans ce graphisme raffiné, aussi désuet qu'envoûtant. Il donne envie d'écouter soi-même le douloureux passé de cette femme à la délicatesse écorchée. Préférant s'employer, au fil des pages, à venger sa mère. Elle mène la danse tout au long de cette histoire où le lecteur est face à une succession de morts. L'auteur exprime les rancoeurs et les obsessions d'une femme aussi effrayante que vertigineuse. C'est une fiction noire, abominable. Difficile de ne pas faire le rapprochement avec le film Kill Bill.
Commenter  J’apprécie          20
EXTRAIT "Quand je faisais référence aux écrits de Tatsumi, concernant Lady Snowblood, c'est à propos du terme Gegika, que l'auteur créa et mit en avant toute sa carrière durant. Il y avait deux sens à ce terme. "Images en action, dramatiques" est celui retenu par Tatsumi, par le second "image violente", convient parfaitement à cette oeuvre de Koike et Kamimura. Les deux sens se mêlent parfaitement, même si le second prédomine. Kazuo Kamimura possède un talent évident pour mettre en scène la violence, pour la chorégraphier jusqu'à la rendre sublime. Pas étonnant que Tarentino se soit inspiré de ce manga dans Kill Bill. "
Lien : http://www.chroniquesdelinvi..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (191) Voir plus



Quiz Voir plus

Le manga en quelques mots (facile)

Quel est le pays d'origine du manga ?

La Chine
Le Laos
Le Vietnam
Le Japon

5 questions
1463 lecteurs ont répondu
Thèmes : manga , mangakaCréer un quiz sur ce livre

{* *}