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Critique de mh17


mh17
14 septembre 2021
Voilà ça y est j'ai lu le fameux pingouin d'Andreï Kourkov (1996). J'ai beaucoup aimé même si je préfère quand même ses nouvelles. Il y a quelques longueurs et surtout ses personnages secondaires ne sont pas suffisamment étoffés. Mais ce sont des détails, c'est une satire sociale tout à fait réussie de la période post soviétique livrée à la mafia et à la corruption avec des gens normaux qui s'adaptent . L'essentiel étant de rester en vie. le roman mélange le désespoir le plus noir avec le cocasse et le saugrenu. le réalisme et la fantaisie, l'humour noir et le burlesque.
Bon pour ceux qui sortiraient d'une hibernation sur la banquise je résume le début :
Cela se passe à Kiev dans les années 90. Victor, un écrivain frustré et plaqué par sa compagne vit seul avec un pingouin. le zoo en faillite voulait s'en débarrasser. Mais Micha est aussi neurasthénique que Victor et pour couronner le tout il est porteur d'une malformation cardiaque. Victor décroche un travail original et assez bien rémunéré (300 dollars mensuels) pour un journal économique. Il doit écrire sous un pseudonyme des notices nécrologiques. Elles porteront sur des gens encore en vie allant des députés aux criminels en passant par les vedettes. Victor sort un merlu du congélateur, fait couler un bain pour Micha, puis se fait du thé et commence à écrire ses premières notices. Elles seront ciselées dans le genre vif mais émouvant "afin que même un simple kolkhozien en arrive à écraser une larme en lisant la biographie du défunt". Au matin, le rédacteur en chef lui donne sa bénédiction. Victor est tout content. Il travaille très consciencieusement. Un soir de novembre un homme d'environ quarante-cinq ans d'allure soignée se présente. Il se nomme Micha, se recommande du rédacteur en chef et il lui demande de rédiger une notice nécrologique pour un de ses amis, homme d'affaires qui monte et liquide des trusts. Victor touchera désormais le double d'une prostituée de luxe soit, 500 dollars, Victor peut caresser affectueusement son pingouin qui a droit désormais à manger du turbot et du saumon. Mais un soir dans le train, Victor apprend que le correspondant permanent à kharkhov du journal économique a été abattu chez lui par des inconnus. Pour la première fois Victor éprouve un léger malaise...
Le roman est très allégorique. Il serait très noir sans toute sa fantaisie. Les deux Micha sont les deux faces de l'homme soviétique : celui qui fait des affaires très louches et s'enrichit au risque de sa vie, et celui qui subit, hagard et dépressif. Entre les deux, Victor l'Ukrainien ironiquement nommé est un pauvre type embourbé dans sa solitude, facilement manipulable et manipulé, incapable d'aimer, qui agit malgré lui ou quand il est acculé.
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