Citations sur Le pingouin (144)
Il songea que c’était une drôle d’époque pour un enfant, un drôle de pays, une drôle d’existence, qu’on n’avait pas même envie de chercher à comprendre ; juste survivre, pas plus… [Ukraine ; 1995-1996]
Une brise fraîche, étonnamment douce, l’effleura ; mêlée à la tiédeur précoce, encore fragile, comme enfantine, du soleil, elle lui procura une délicieuse sensation, une impression surprenante, brise passagère sur fond de soleil. Chaleur et fraîcheur. C’est ce qui fait naître la vie, ce qui l’appelle à la surface de la terre.
L'automne est la saison idéale pour les nécrologies. C'est le temps du déclin, de l'affliction, du repli sur le passé. L'hiver, lui, correspond bien à la vie. Il est joyeux en soi, avec son froid vivfiant, sa neige qui scintille au soleil.
Le silence lui soufflait des pensées romantiques, et il se prit une fois de plus à rêver aux livres qu'il n'avait pas écrits, et à son passé. Il eut soudain l'impression d'être à l'étranger, hors de portée de son ancienne existence. Son étranger à lui était ce coin tranquille, cette Suisse de l'âme reposant sous la neige de la sérénité. Ici, tout était empreint de la crainte de déranger, au point que les oiseaux s'abstenaient de chanter ou de pépier, même s'ils en avaient très envie.
Un policier se promène dans la rue avec un pingouin. Son chef le voit et lui dit : « Que fais-tu avec ce pingouin ! Emmène-le immédiatement au zoo ! »… Deux heures plus tard, il tombe sur le même policier, toujours avec le pingouin. En colère, il lui dit : « Mais je t’avais dit de l’emmener au zoo ! » « On y est allés, lui répond l’autre, et maintenant on va au cirque… »
Telles des cases de mots croisés, les fenêtres de l'immeuble d'en face se dessinaient dans la nuit. Elles comportaient de nombreuses lettres.
Victor contemplait ces témoignages de vies ordinaires. Il était triste, mais le silence le réconfortait, et il fut peu à peu gagné par un grand calme, étrange, presque douloureux, comme avant un orage.
A chaque époque sa "normalité". Ce qui, auparavant, semblait monstrueux, était maintenant devenu quotidien, et les gens, pour éviter de trop s'inquiéter, l'avaient intégré comme une norme de vie, et poursuivaient leur existence.
Buvons pour que ce ne soit pas pire. Mieux, ça a déjà été.
Souvent la vie oblige à tuer, mais la mort d'un proche oblige à continuer à vivre malgré tout...
p 38
"Généralement, ceux qui méritent une nécro ont atteint une position enviable, ils ont lutté pour parvenir à leurs fins, et dans ces conditions, il est difficile de rester pur et honnête. En outre, aujourd'hui, toute lutte se résume à une bataille pour des biens matériels. Les idéalistes fous n'existent plus en tant que classe. Restent les pragmatiques forcenés."