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Critique de Bazart


Lorsqu'on dit "Né un 4 juillet", tout le monde pense bien plus au film d'Oliver Stone réalisé en 1989, avec un Tom Cruise alors au sommet de son art, que du roman autobiographique de Ron Kovic dont il est tiré.

J'ai vu le film au ciné lorsque j'avais 13 ans et ce fut un grand choc pour moi. En effet, même si je n'avais pas forcément l'âge pour comprendre les tenants et aboutissants de cette dénonciation terrible de la guerre et de l'impérialisme américain, j'avais été terriblement touché par l'histoirede cet idéaliste à la vie détruite par la guerre du Vietnam, et qui de retour de guerre, a choisi d'informer les américains des contre- vérités pronés par le patriotisme terrible. Ron Kovic, au départ jeune insouciant totalement volontaire pour le Vietnam, en revient en effet paraplégique et du coup, remet en question toutes les valeurs qui ont forgées son identité, qu'elles soient d'ordre familiales, conjugales, religieuses et surtout politiques.

Les mémoires de Kovic ont certes été écrites en 1972, mais elles restent terriblement d'actualité. On le voir grâce à sa nouvelle publication en France en ce début 2014 -publiée par le récente et excellent maison d'édition 13ème note- agrémenté d'une préface signée par Kovic en 2005 alors que les USA étaient en pleine guerre d'Irak,et d'une post- face d'un spécialiste des USA,Gérald Nicosia.

40 ans après sa première parution j'ai pu constater à quel point Né un 4 Juillet est un titre incontournable sur la guerre du Vietnam, et notamment sur les conséquences de cette guerre sur l'histoire des USA . Kovic raconte dans un premier chapitre d'une grande intensité comment après s'être engagé, il se retrouve paralysé à vie. Commencent alors de longues périodes de soins et d'humiliations : le séjour dans un hôpital militaire du Bronx insalubre, les relations conflictuelles avec sa mère, la perte d'assurances, l'impuissance par rapport aux femmes, etc.

Après toutes ces épreuves, Kovic possédera le recul nécessaire pour remettre en cause tout le patriotisme Américain de l'époque, inculqué dès le plus jeune âge, et sur les mensonges de son gouvernement, et sur ce patriotisme béta proné par son pas, et qu'il va se charger de combattre sous toutes ses formes, malgré les humiliations et les résistances énormes qu'il va connaitre.

Ce livre- comme du reste le film de Stone- est donc un excellent garde fou au patriotisme et surtout à l'idéalisme des jeunes américains si mal informés.

On apprécie particulièrement l'écriture simple, directe et sans fioriture de Kovic, permettant à son message anti armée et antipatriotisme primitif de passer très efficacement, sans oublier d'y mettre une bonne touche d'émotion qui point aux détours de pas mal de pages (notamment lors des passages face à son impuissance, encore plus forts que dans le film!).

Bref, voilà une lecture coup de poing qui n'a rien perdu de son impact.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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