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EAN : 9782702118177
208 pages
Calmann-Lévy (23/11/2001)
3.87/5   19 notes
Résumé :
Avant le Vietnam, Ron Kovic, "né le 4 Juillet" (jour de la fête nationale), était la caricature ambulante du patriote américain. Féru de baseball, il avait Kennedy pour modèle et voulait devenir un héros national. Paraplégique à 22 ans à la suite d'une blessure de guerre, ses illusions s'effritent. Il ne se battra plus désormais que pour la paix.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Né le 4 juillet 1946, Ron Kovic est un vétéran de la guerre du Vietnam et écrivain.

Pendant sa deuxième affectation, pris dans une embuscade en 1968, il fut paralysé à partir de la poitrine. de retour au pays, il ne sera plus qu'un soldat oublié, un laissé pour compte comme des milliers d'autres militaires blessés au combat. Il devint un ardent défenseur de la paix et donc, contre l'intervention américaine au Vietnam.

Né un 4 juillet est son premier livre, une autobiographie qui a été adaptée au cinéma par Oliver Stone en 1989. Il a continué jusqu'à ce jour à prôner la non violence à travers le monde. Entre autres, il a soutenu les manifestations contre la guerre du Golfe en 1991, il est membre actif de « Viva Palestina », un groupe pacifiste, créé en 2008 dans le but d'envoyer des convois humanitaires dans la bande de Gaza afin de soutenir la population civile, victime innocente de la guerre, occasion de mettre, une fois de plus, en lumière les conséquences dramatiques du conflit palestinien.

«J'ai subi dans ma chair les ravages de la politique américaine, j'en ai tiré les leçons et j'ai survécu. le seul bienfait de cette guerre, pour moi, a été mon éveil au monde. » (Préface page 23)


La première partie du livre est celle où Ron parle de son rapatriement, il est déjà bousculé et dématérialisé lorsqu'il découvre l'horreur par les armes, mais le pire est de constater qu'il devient un reste humain lors de sa réhabilitation brutale. Il doit recommencer sa vie à 21 ans. Un changement radical, l'aube d'un nouveau combat, sa survie. le passage d'une vie de jeune fougueux à celle d'un adulte ravagé par un conflit qui n'était pas le sien.

Le titre évoque le jour de la fête nationale américaine et de l'anniversaire de Ron Kovic. Une date qui a renforcé son sentiment de patriotisme à l'époque. Il explique cet amour national en évoquant son enfance dans la deuxième partie de l'ouvrage. Celui-ci se transforme en une douceur sucrée, en une parenthèse nostalgique, en un souvenir d'une époque perdue, d'une adolescence des années 1950-60, d'un bon chrétien, des parents attentionnés et travailleurs, d'un temps où il était fan des NY Yankees et de John Wayne ; où les filles adoraient Elvis, où la paranoïa rouge était sur toute les lèvres comme la conquête de l'espace. Il voulait devenir un héros, un athlète professionnel, ou un prêtre. Sa mère lui avait toujours dit qu'il serait quelqu'un d'important. Il incorpora l'armée américaine en 1964. Des rêves de gloire plein la tête.

L'auteur revient ensuite sur sa période de convalescence, ses rencontres, ses premières allocutions, où toutes les sensations se mélangeront — visible dans l'écrit, usage d'un style plus aigre et violent.
L'acceptation difficile, le rejet par la colère, la crainte, la folie, le désespoir, l'incompréhension, le dégout.

La réflexion l'amène à une prise de conscience qui le poussera dans son combat pour la paix. Une phase difficile où il est vu comme un communiste lui qui a prit les armes pour ses détracteurs, il reçoit une claque d'un monde à l'envers, le choc des compréhensions. Il termine son récit par l'exorcisation du plus difficile, l'embuscade…
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Un livre à l'écriture simple où la confession est très bien contrôlée, usage du flashback d'années rose bonbon — à juste titre, car c'était l'époque dorée des années '50 — ‘60, belle à croquer, musicale, bercée d'invincibilité et d'innocence de la jeunesse qui marchait vers sa perte sans le savoir ; au présent redoutable pendant l'écriture du livre. L'auteur aborde un autre style, agressif, cru pour souligner les moments de rage, les cauchemars.

C'est clair, quoi de mieux dans la noirceur d'un tel texte ? Brut sans douceur. Pas nécessaire d'y ajouter une dose poétique, quand l'auteur relate ses mémoires lourds de sens qui se suffisent à eux-mêmes. Ce n'est rien d'autre que la régurgitation amère d'une rage pointant l'absurdité et le chaos provoqué chez les acteurs militaires et civils victimes de la guerre. le plus effrayant c'est que le lecteur est face à un constat qui ne semble pas marquer l'histoire… En connaissance de cause, car une quarantaine d'années plus tard, de nos jours, les guerres continuent, les membres éclatent, les corps s'accumulent, la première syllabe du mot injuste semble être éternellement collée à cet “abjectif”. L'injuste, l'antonyme auquel nous devons nous soumettre plus que de nous y accommoder. Finalement, sans ironie, Ron Kovic sera devenu un héros chaste malgré lui…

De ce livre, le “New York Times” a dit un jour : “Un classique intemporel” ; et je suis d'accord avec ça.
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Lorsqu'on dit "Né un 4 juillet", tout le monde pense bien plus au film d'Oliver Stone réalisé en 1989, avec un Tom Cruise alors au sommet de son art, que du roman autobiographique de Ron Kovic dont il est tiré.

J'ai vu le film au ciné lorsque j'avais 13 ans et ce fut un grand choc pour moi. En effet, même si je n'avais pas forcément l'âge pour comprendre les tenants et aboutissants de cette dénonciation terrible de la guerre et de l'impérialisme américain, j'avais été terriblement touché par l'histoirede cet idéaliste à la vie détruite par la guerre du Vietnam, et qui de retour de guerre, a choisi d'informer les américains des contre- vérités pronés par le patriotisme terrible. Ron Kovic, au départ jeune insouciant totalement volontaire pour le Vietnam, en revient en effet paraplégique et du coup, remet en question toutes les valeurs qui ont forgées son identité, qu'elles soient d'ordre familiales, conjugales, religieuses et surtout politiques.

Les mémoires de Kovic ont certes été écrites en 1972, mais elles restent terriblement d'actualité. On le voir grâce à sa nouvelle publication en France en ce début 2014 -publiée par le récente et excellent maison d'édition 13ème note- agrémenté d'une préface signée par Kovic en 2005 alors que les USA étaient en pleine guerre d'Irak,et d'une post- face d'un spécialiste des USA,Gérald Nicosia.

40 ans après sa première parution j'ai pu constater à quel point Né un 4 Juillet est un titre incontournable sur la guerre du Vietnam, et notamment sur les conséquences de cette guerre sur l'histoire des USA . Kovic raconte dans un premier chapitre d'une grande intensité comment après s'être engagé, il se retrouve paralysé à vie. Commencent alors de longues périodes de soins et d'humiliations : le séjour dans un hôpital militaire du Bronx insalubre, les relations conflictuelles avec sa mère, la perte d'assurances, l'impuissance par rapport aux femmes, etc.

Après toutes ces épreuves, Kovic possédera le recul nécessaire pour remettre en cause tout le patriotisme Américain de l'époque, inculqué dès le plus jeune âge, et sur les mensonges de son gouvernement, et sur ce patriotisme béta proné par son pas, et qu'il va se charger de combattre sous toutes ses formes, malgré les humiliations et les résistances énormes qu'il va connaitre.

Ce livre- comme du reste le film de Stone- est donc un excellent garde fou au patriotisme et surtout à l'idéalisme des jeunes américains si mal informés.

On apprécie particulièrement l'écriture simple, directe et sans fioriture de Kovic, permettant à son message anti armée et antipatriotisme primitif de passer très efficacement, sans oublier d'y mettre une bonne touche d'émotion qui point aux détours de pas mal de pages (notamment lors des passages face à son impuissance, encore plus forts que dans le film!).

Bref, voilà une lecture coup de poing qui n'a rien perdu de son impact.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Plaidoyer pour la paix.
Un livre vérité qui a inspiré le cinéaste américain Oliver Stone pour le film du même nom. Comment certains idéaux américains ont sacrifié une génération de jeunes hommes pour se terminer plusieurs années après au prix de centaines de milliers de morts tous camps confondus, par une fuite honteuse et bien sûr sans gloire. Cette guerre, j'en entendais parler tous les jours durant ma jeunesse, je l'ai vécu en noir et blanc grâce à la télévision, ma jeunesse est partie, mais d'autres, et c'est beaucoup plus grave, y ont perdu leur corps ou leur vie. Quel horrible gâchis !
La vie ou plutôt la survie d'un homme dans l'histoire d'une des grandes tragédies américaines, la guerre du Vietnam.
La première partie du livre nous raconte sa très grave blessure au combat, les conditions de son évacuation et ses longs séjours dans les hôpitaux militaires aux États-Unis. Certains passages sont particulièrement choquants . Puis vint l'époque de la tentative de reconstruction morale et physique. Enfant américain comme des millions d'autres, encore plus américain, car né le 4 juillet, jour de la fête nationale. Il a été élevé dans le goût de l'effort sportif, il était brillant et rêvait d'être un grand joueur de base-ball. On lui a aussi inculqué un patriotisme sans faille, "l'Amérique ne peut pas perdre" etc....Des militaires viennent recruter dans les écoles ; Ron s'engage chez les marines, corps d'élite s'il en est. Formation et direction le Vietnam avec son cortège d'horreur, des morts innocents, des enfants mitraillés, la blessure et le bas de son corps définitivement paralysé.
Commence alors la découverte de la vérité, l'Amérique s'enlise dans ce que l'on nomme le "bourbier Vietnamien". Ni les morts, ni les blessés en tout genre ne peuvent changer le cours des choses.
Aux États-Unis, même la contestation gagne du terrain ; au cours d'une manifestation quatre étudiants sont tués par la garde civile dans l'Ohio. Ron Kovic, comme beaucoup d'autres, se pose des questions et rejoint les contestataires. Il sera plusieurs fois tabassé par les forces de l'ordre.
Les mouvements hippies et pacifistes se font entendre, l'opinion publique petit à petit se pose la question : que faisons-nous là-bas ?
Certains passages sur sa vie au quotidien sont assez crus. Rendu impuissant il fréquente en particulier au Mexique des prostituées, situation étrange et embarrassante pour les deux.
La littérature comme thérapie, allusion à Jack Kerouac dans le post-face de Gerald Nicosia* :
- de même que Sur la route avait servi d'exutoire à Jack Kerouac, Né le 4 juillet a eu un effet cathartique sur son auteur : l'écriture a su dompter les crises de panique et les terribles cauchemars dont Kovic souffrait depuis son retour du Vietnam.
Car écrire ce livre ne fût pas un exercice facile, ce fût même sûrement une souffrance supplémentaire, mais salutaire.
Parmi les personnages croisés au fil des pages des américains moyens dont beaucoup cassés, mutilés ou estropiés, des vies aux rabais ayant à peine droit à une certaine reconnaissance. Et le monde politique n'a pas compris la leçon, il faut dire que ce n'est pas lui qui fait les guerres qu'il décrète !
Un style d'écriture rapide et direct, ce qui convient le mieux à ce genre de document indispensable.
Lien : http://eireann561.canalblog...
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Un récit bouleversant d'un jeune engagé qui, en décrivant la guerre du Vietnam dans toute sa crudité, après la désillusion patriotique qu'il a vécue dès les premiers combats, la dénonce avec beaucoup de force et de lucidité, de même que les conséquences de son retour à la vie civile (difficile adaptation à la paraplégie causée par une blessure de guerre, stress post-traumatique...). Ou comment la guerre a fait d'un fervent patriote un antimilitariste activiste...
Lien : https://lartetletreblog.word..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
De même que Sur la route avait servi d'exutoire à Jack Kerouac, Né le 4 juillet a eu un effet cathartique sur son auteur : l'écriture a su dompter les crises de panique et les terribles cauchemars dont Kovic souffrait depuis son retour du Vietnam.
Car écrire ce livre ne fût pas un exercice facile, ce fût même sûrement une souffrance supplémentaire, mais salutaire.
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«J’ai subi dans ma chair les ravages de la politique américaine, j’en ai tiré les leçons et j’ai survécu. Le seul bienfait de cette guerre, pour moi, a été mon éveil au monde. » (Préface page 23)
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- Qu'on me rende ce qui m'a été enlevé, ce qu'on m'a volé, ma queue qui ne se redressera plus. À peine ai-je eu le temps d'apprendre à en jouir qu'elle est morte, comme tout le reste.
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- On ne peut rêver mieux comme jour pour naître aux États-Unis.
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