Princesse Daisy

— Te rends-tu compte, dit Luke d’un ton boudeur, que cinq fois plus de gens achètent des aliments pour animaux que des aliments pour bébés ? Tu ne trouves pas ça horrifiant ?
— Non, bêta. C’est parce que les bébés grandissent et se mettent à manger comme les gens, mais que les animaux mangent de la nourriture pour animaux toute leur vie.

Il y avait dans la composition du triangle formé par les yeux et la bouche un mélange de tranquillité et de pure sensualité. Ses yeux noirs étaient en amande et bien écartés, sa bouche, même au repos, avait une grâce spirituelle, sa lèvre supérieure incurvée en un arc délicat.

Des hommes que tu ne recherchais pas vraiment. C’est facile d’avoir un type quand on n’en a pas sincèrement envie. Je te vois opérer depuis des années ; tout est rendu facile au pauvre gogo, et il tombe tout droit dans tes magnifiques toiles d’araignée, en s’imaginant qu’il a fait une conquête, et avant qu’il sache ce qui lui est arrivé, il est foutu parce que, au fond de tout ton numéro, il y a surtout que tu t’en foutais, tout simplement. Tu fais ça pour rigoler, par distraction, il le sent, de façon inconsciente, et c’est ce qui le rend dingue, non que tu sois disponible, mais que tu sois, au fond, indisponible.

À mon âge, on n’a plus de béguin. C’est l’amour, et bon sang, je ne m’y connais pas en amour… Je ne sais pas les mots qu’il faut, je ne peux pas te dire ce que j’éprouve parce que ça ne m’est encore jamais arrivé. Je n’ai jamais utilisé les vrais mots, mais d’autres, pour jouer à l’amour, pour séduire…

Les hommes, à bien des égards, sont plus fragiles que les femmes.

L’amour consiste en ce que deux solitudes se protègent, se limitent et se respectent.
Par-delà l’amour, chacun était le meilleur ami de l’autre.

Chez les gens qui réussissent dans le monde, il n’y a pas de sexe, il n’y a que la réussite ou l’échec. Une seule question compte : êtes-vous ou n’êtes-vous pas l’un des nôtres ?

Il n’y a pas de partenaire plus dévoué à la réussite de son conjoint qu’un homosexuel marié à une lesbienne, pas d’union plus étroite et plus soudée. Ils tiraient tous deux de cette situation d’immenses bénéfices qu’ils n’auraient jamais pu trouver hors du mariage.

La solitude livre tout homme ou toute femme séduisant de plus de trente ans à la curiosité de presque tous ceux qui les rencontrent. Ils s’intégraient ainsi bien plus facilement à la vie mondaine, apportant de surcroît à leurs hôtes l’image d’un couple parfaitement assorti.

Il se jetait sur ses conquêtes avec une fougue physique pareille à un feu de maquis. L’engagement qu’il y avait dans le fait de tomber vraiment amoureux, les risques de souffrance possibles étaient autant de choses qu’il évitait sans peine. L’amour, était un risque trop dangereux, même pour lui, le casse-cou.