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Critique de fbalestas


Qu'est-ce qui fait qu'on accroche à un récit ? Qu'on lit 70 pages d'une traite ? Et qui ne comporte qu'une seule et même phrase ?
C'est l'expérience que j'ai faite afin de découvrir Lazlo Krasznahorkai dont BookyCooky nous avait dit grand bien sur Babelio – merci à elle.
Et ça marche.

Le thème ? Un homme soliloque dans un bar hongrois. Il vient tous les jours, boit sa bouteille – « Sternburger, bitte » - tandis que le bar diffuse de la musique turque.
Un jour il explique au serveur du bar qu'il a reçu une lettre. On s'est souvenu qu'autrefois il était un « professeur » et on l'invite à séjourner en Espagne. Plus particulièrement en Estrémadure, une région pauvre proche de la frontière portugaise. Là-bas, il pourra rester le temps qu'il souhaite, et se promener autant qu'il veut, pourvu qu'à la fin il écrive sur ce qu'il a vu et ressenti.

Notre héros, qui est plutôt un antihéros d'ailleurs, n'y croit pas du tout. Et pourtant il répond. Et pourtant c'est bien vrai, et il va partir.

Commence alors une sorte de road-trip, avec une femme traductrice d'entre deux âges, qui va le conduire, un peu par défaut, à enquêter sur l'histoire du dernier loup. « Nous irons là où le dernier loup a péri » peut-on lire. Et cette quête étrange, qui va le mener au fin fond de cette région désertée, va nous conduire jusqu'à une scène émouvante de la mort d'une louve, ralentie dans sa course par les petits qu'elle portait.

Qu'est-ce qui fait qu'on accroche à un récit ? le style bien sûr.
Et celui de Lazlo Krasznahorkai nous prend et ne nous lâche pas.

Une seule phrase et 70 pages de régal, pour une histoire improbable mais qu'importe : me laissant l'impression d'avoir voyagé jusqu'à Caceres, Badajoz et Mérida, et puis ensuite dans ses grandes étendues quasi désertiques où une meute de loups avait trouvé refuge.

Un beau voyage grâce à la plume de cet auteur hongrois – un grand merci donc à BookyCooky pour avoir attiré mon attention sur cet auteur, dont elle a chroniqué "The Manhatthan Project" et "Spadework for a Palace" (je vous recommande ses billets) et que je vais garder en mémoire désormais.
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