Le fait, c'est la chose, l'événement, perçu directement, en soi, dans sa manifestation, avant que n'interviennent, comme autant d'écrans, les déformations de la mémoire et des projections de pensée, ce que Krishnamurti nomme l'expérience
Le moi est un fait, mais c'est une illusion.
Cette conscience de notre non-séparation est essentiel en ce quelle nous rend entièrement responsables du monde.
Nous connaissons l'instrument qui sonde depuis l'extérieur, mais en existe t-il un autre qui ferait de l'inconnu vers le connu? Yen existe t-il un? Et comment existerait-il? Il ne le peut, car il serait alors reconnaissable et donc du domaine du connu.
Je vous en prie, comprenez bien, expliquait K., que je fais du yoga seulement pour des raisons physiques ; ce n'est qu'un moyen pour se garder en forme ; le yoga est un moyen vers une fin et non une fin en soi. Il est nécessaire de comprendre cela clairement car les yogis pratiquent le yoga avec l'intention d'acquérir des pouvoirs psychiques ou d'éveiller la kundalini et toutes ses sottises. De telles choses ne m'intéressent pas
Soit je contribue à cette confusion, à cette terrible division, soit je reconnais au fond de mon cœur, dans mon sang, dans le tréfonds de mon être, que je suis de reste du monde, que je suis l'humanité, que je suis le monde, que le monde n'est pas séparé de moi et alors je deviens totalement responsable.
Le simple acte de voir le fait, quel qu'il soit, amène sa compréhension, et de là survient la mutation
Ni illusion, ni fantasme, le fait surgit dans le présent, sans mémoire. Il est d'une réalité brûlante.