Citations sur Se libérer du connu (122)
La liberté de pensée n'existe pas. C'est une sottise que de le croire.
La pensée n'est jamais neuve, car elle est une réaction de la mémoire, de l'expérience, du savoir. Parce qu'elle est vieille. [...] Et c'est ce qui est vieux qui donne du plaisir, jamais ce qui est neuf, car, dans le neuf, le temps n'existe pas.
Comprendre le plaisir, ce n’est pas y renoncer.
Nous ne le condamnons pas, nous ne disons pas que c’est bien ou mal de le poursuivre ; mais faites-le, du moins, les yeux ouverts, en sachant que sa recherche constante trouve toujours son ombre : la douleur.
Plaisir et douleur ne peuvent être séparés, bien que nous courions après l’un et essayons d’éviter l’autre.
(page 35)
Demandons-nous encore une fois, maintenant que nous sommes arrivés à mieux nous comprendre nous-mêmes, s’il est possible à un être humain qui vit quotidiennement une existence ordinaire dans ce monde brutal, violent, cruel - dans ce monde qui devient de plus en plus efficient, donc de plus en plus cruel - s’il lui est possible de provoquer une révolution, non seulement dans ses rapports extérieurs, mais dans le champ de son penser, sentir, agir, réagir.
(page 119)
Comprendre ce qu’est la méditation implique l’amour : l’amour qui n’est pas le produit de systèmes, d’habitudes, d’une méthode.
L’amour ne peut pas être cultivé par la pensée ; mais il peut - peut être - naître dans un silence complet en lequel celui qui médite est entièrement absent.
(page 117)
Ainsi la méditation peut avoir lieu alors que vous êtes assis dans un autobus, ou pendant que vous marchez dans un bois plein de lumière et d’ombres, ou lorsque vous écoutez le chant des oiseaux, ou lorsque vous regardez le visage de votre femme ou de votre enfant.
(page 117)
Nous avons réduit ce monde à un état de chaos par nos activités égocentriques, par nos préjugés, nos haines, nos nationalismes, et lorsque nous disons que nous n’y pouvons rien, nous acceptons le désordre en nous-mêmes comme étant inévitable.
Nous avons brisé ce monde en morceaux et si nous-mêmes sommes brisés, fragmentés, nos rapports avec le monde le seront également.
(page 120)
Lorsque ce processus de comparaison est absent, lorsque l’on n’a ni idéal ni opposant, c’est-à-dire aucun facteur de dualité, et que l’on cesse de lutter pour devenir autre que ce que l’on est, que se produit-il en nous ?
Ayant cessé de créer notre opposant, notre intelligence et notre sensibilité s’aiguisent ; ayant cessé de lutter, nous ne dissipons plus l’énergie vitale qui est passion ; nous sommes devenus capables de cette passion immense, sans laquelle rien ne se fait.
(page 63)
L’attention et la concentration sont deux choses différentes.
La concentration procède par exclusion, tandis que l’attention, qui est un état de pleine conscience, n’exclut rien.
(page 30)
La méditation est un des arts majeurs dans la vie, peut-être « l’art suprême », et on ne peut l’apprendre de personne : c’est sa beauté.
Il n’a pas de technique, donc pas d’autorité.
Lorsque vous apprenez à vous connaître, observez-vous, observez la façon dont vous marchez, dont vous mangez, ce que vous dites, les commérages, la haine, la jalousie - être conscients de tout cela en vous, sans option, fait partie de la méditation.
(page 117)
Seuls ceux qui savent regarder un arbre, les étoiles, les eaux scintillantes d'un torrent, dans un état de complet abandon, savent ce que c'est la beauté.