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Citations sur Vivarium (8)

- (...) Je suis comme un de ces clowns dans les hôpitaux pour enfants. Vous savez qu'ils finissent souvent par se suicider, parfois même avant que l'enfant ne meure ? C'est sinistre. Dans un monde idéal, ce serait les petits leucémiques qu'on enverrait pour distraire les clowns.
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Sa parole a un temps de latence. Elle est l'ombre de son ancienne vie, projetée dans le désert actuel. Sur n'importe quel sujet, elle peut encore s'envoler et séduire un auditoire. Mais en dessous, il n'y a que le sable. Le néant. Aujourd'hui, je peux sentir ce gouffre. Il ne peut plus me tromper. Les traits d'esprit de Joseph ne servent qu'à ça, au fond : tromper, briller dans le vide. Comme la lumière d'une étoile qu'on perçoit avec un temps de retard alors qu'elle est déjà morte. Dieu sait quelles pensées il est en train de couver en ce moment ; des phrases qui jailliront dans quelques semaines, quand il sera trop tard. Ou après sa mort. Sa parole met plusieurs semaines à s'extraire de son être naturel. Et quand elle sort, il est déjà ailleurs.
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Au sein d'une même langue, un mot change de sens selon la bouche qu'il franchit. Par conséquent, chaque mot est prononcé une seule et unique fois avant de disparaître à jamais. Ou alors, pour faire simple: aucun mot n'existe.
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« J'ai rencontré Mathilda au milieu d'un cauchemar. Je n'aurais pas pu la rencontrer ailleurs. »
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Il craignait ses potentiels coups de foudre, et employait le pire cynisme pour s'en prémunir. Il avait dilapidé sa joie. (...) Insensible à tout ce qui jadis lui avait transpercé l'âme, vacciné contre ses propres émotions, il ne prenait plus rien au sérieux, avait sombré dans l'autoparodie jusqu'à devenir franchement agressif et pénible.
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"Des tambours lointains font vibrer le sol, saccadent les conversations. Il n'est pas dix heures, mais la chaleur est déjà insupportable. En cherchant de l'ombre, nous arrivons aux confins de la place, à l'ombre des palmiers, chez les bouquinistes.

Elle entreprend des fouilles. C'est son caprice, une petite manie qu'elle a prise pour me titiller. Au milieu des éditions de prestige - un labyrinthe de couvertures abîmées par les champignons, la sueur de doigts morts - elle me cherche. "On finira bien par tomber sur toi au milieu des cochonneries", dit-elle en écartant Zola, des Harlequins et les 50 Recettes du bouddhisme.

Mes livres ne se sont jamais vendus. Il y a peu de chance de les voir trôner dans les poubelles de la littérature, mais à cet instant elle semble y croire malgré tout, du moins elle l'espère de toutes ses forces, et son obstination me gêne un peu. Aucun vendeur n'est épargné.

- Le papier jaune, le rebus, la seconde main. Ce serait le début de la postérité, Joseph. Personne ne te prendra au sérieux tant que l'encre est encore fumante.

J'acquiesce pour lui faire plaisir. Elle ne sait pas que ces questions me laissent de marbre - ou plutôt, au sens propre, je ne les comprends pas, pas plus que si un tamanoir essayait de me communiquer son enthousiasme pour les fourmis. Toute une littérature de grenier lui file entre les doigts, elle inspecte chaque tranche, chaque couverture, pour vérifier si mon nom n'apparaît pas quelque part. Je somnole en regardant ses cheveux onduler au-dessus des cartons quand elle pousse un cri qui fait sursauter toutes les personnes autour de nous.

Quelques secondes plus tard, avec un air victorieux, elle me tend un exemplaire de Médusa."
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Figurez-vous qu'ici aussi, dit Rivière, les gens sont blasés de la politique. Ils n'y croient plus, peut-être même n'y ont-ils jamais cru. Aux dernières élections, par lassitude, un fermier a présenté sa chèvre. Il lui a même écrit un programme, ça tenait en trois lignes, pas plus, après la chèvre n'arrive pas à suivre.
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J'avais déjà cru remarquer que la plupart de ses hyperboles, qu'elles fussent d'amour ou de fureur, étaient dues, non pas à de l'ironie ou de la mauvaise foi, mais à une ignorance extrême, une candeur quasi préhistorique sur certains sujets.
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