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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un décor de théâtre pour mettre en scène les intrigues mesquines des acteurs d'une mauvaise farce. La mauvaise farce étant la mort de Ruzena, l'infirmière d'un centre de cure contre la stérilité féminine.
Chaque personnage pourrait être l'incarnation d'un péché dans un pays qui ignore les passions humaines pour les avoir extirpėes avec l'ordre socialiste. Klima pourrait incarner la luxure, lui qui n'a pas résisté aux appâts de Ruzena et qui trompe sa femme avec la maladresse des hommes qui se sentent coupables. Bertlef, stature débonnaire et appétit d'ogre, est gourmand de tout, des mets recherchés aux femmes et étale un luxe extravagant dans un pays privé des joies les plus simples. le docteur Skreta s'enorgueillit de vaincre la stérilité féminine en inséminant ses spermatozoïdes aux femmes en mal d'enfant. La colère est mauvaise conseillère de Frantisek qui a poursuivi Ruzena de son amour non partagé. Jakub ne connaît que l'envie, après le déception de ne pas être devenu un héros, il quitte un pays qu'il a longtemps méprisé sans doute parce qu'il lui a révélé l'étroitesse de ses aspirations et la lâcheté de ses actes. La très belle Kamila est une paresseuse qui mettrait son confort plus haut que sa sincérité. Quant à Olga, les racines de son avarice plonge dans l'enfance qui l'a privée d'un père exécuté par le régime, mais elle détient un bien encore plus précieux, un père de substitution en la personne de Jakub qu'elle regarde comme un trésor qu'elle pourrait posséder en le séduisant.
Il s'agit donc d'une comédie humaine, la comédie des sentiments, une foire aux vanités dans un monde faux par excellence. La petite ville d'eaux est un décor d'opérette dans un pays ravagé par l'hypocrisie et l'intolérance d'un régime qui survit en transformant ses habitants en pantins. La chasse aux chiens que mène une milice de personnes âgées dévoile la gangrène qui ronge la société toute entière. Cependant, pour moi, le propos de Kundera ne s'arrête pas à une critique sociale. La responsabilité pèse sur chacun des protagonistes qui, par veulerie, par égoïsme, par impuissance renforce la violence d'une société décérébrée.
Le livre est agaçant, car il joue sur trop de registres au détriment du propos. le cadre champêtre est une farce pour des personnages à qui Kundera prête la légèreté du désespoir. Comme on ne peut mettre des boxeurs en tutu, on ne peut dépeindre tout à fait la noirceur de l'âme humaine sur fond de commedia dell'arte.
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