Il ne vous dit peut-être pas grand-chose, ce recueil de nouvelles rédigées au cours des années soixante, et pourtant l'essentiel de son auteur est là.
« Risibles amours » c'est un peu l'oeuvre à part. La quasi première de Kundera. Aboutie pourtant, et remarquablement construite, elle signe la genèse de sa vocation d'écrivain ainsi que l'éclosion des thèmes qu'il scrutera plus tard au fil de ses livres.
Pas totalement captivée au départ, j'avoue, je me suis finalement laissé séduire par la succession de ces nouvelles singulières et par l'intéressante cohésion qui les unit l'air de mine de rien, chacune, en outre, augurant clairement d'un roman à venir, tel « La valse aux adieux » dont je me suis régalée il n'y a pas si longtemps.
La comédie humaine est son terrain de jeu et à travers l'apparente légèreté de sa prose Kundera me fait souvent l'effet d'un enfant moqueur, contemplant la société des adultes d'un oeil sarcastique et terriblement lucide. Une philosophie déjà bien présente dans ces sept nouvelles, comme un subtil condensé des oeuvres qui suivront.
Alors si l'on ne devait lire qu'un seul Kundera, finalement, ce serait peut-être bien celui-là.
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