AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de cannibalector


Si j'étais président de la république.......
Si j'étais président de la république, je rendrais obligatoire la lecture de ce roman au lycée, bien sûr et en dernier année de l'ENA.

Avant de vous expliquer le pourquoi de cette provocation, je tiens à être honnête, à vous dire que j'en ai sué à la lecture de ce roman. Déjà, les romans d'amour, c'est pas trop mon truc, de plus, même si la langue est belle, je l'ai trouvé difficile d'accés surtout pendant les premiers trois quarts du livre! Enfin, le suspens n'est pas le point fort du livre (doux euphémisme) et surtout mon côté primaire, voire primate, n'arrêtait de sussurer à l'oreille de la princesse: vas-y écarte les cuisses, qu'on en finisse!

Oui, je sais, je suis vulgaire et grossier envers une oeuvre d'une infinie beauté, envers une oeuvre où la psycholologie féminine est si finement analysée, où les affres de la passion amoureuse sont si parfaitement décrites que l'amour apparait une affaire bien trop dangereuse pour nous , pauvres humains.

Mais ce qui m'a le plus troublé dans ce livre est sa modernité, la brûlante actualité des thèmes que Mme de la Fayette évoque: c'est pour cela que chaque lycéen et chaque homme (ou femme) souhaitant assumer de lourdes responsabilités dans notre societé devrait lire ce roman.
Bien evidemment, un prof de français qui donnerait l'ordre de lire ce roman en trois semaines avec un résumé à la clef irait tout droit au fiasco (c'est ce qui a dû arriver à notre cher Sarko) mais un travail en lecture commune complété par un partage en petits groupes et surtout une actualisation des thèmes abordés devraient considérablement enrichir les élèves.

En effet, l'auteure nous présente, tout d'abord, une mère pétrie de valeurs et voulant les inculquer à tout pris à sa fille:
- qu'est ce qu'une valeur? En quoi est-elle différente d'un principe, d'une règle de vie, une valeur provient-elle forcément d'une religion, de la morale, peut- on inventer ses propres valeurs?
- sa fille absorbe ces valeurs sans critique, sans discernement: comment se distancier par rapport aux valeurs de nos parents, comment faire la part des choses?
Les valeurs de la princesse, honneur, chasteté, sont mises à rude épreuve dans un environnement hostile: la cour où de nombreuses autres femmes sont prêtes à tout pour s'élever dans l'échelle sociale
- imagine que ta valeur fondamentale soit l'honnêteté: tu joues un match de tennis important, tu sers pour la balle de match: ta balle est dehors mais ni ton adversaire ni l'arbitre ne l'ont vu, qu'est ce que tu fais ?
La princesse va se marier avec un homme rempli de qualités mais qu'elle n'aime pas. A priori, cela nous semble complètement dépassé aujourd'hui; si on se met avec quelqu'un c'est qu'on l'aime, même si c'est pas pour longtemps, est ce si vrai? N'y at-il pas d'autres raisons qui poussent les gens à se mettre en couple sans s'aimer? Fuir les parents ou de simples raisons économiques, par exemple? La princesse de Clèves est-elle beaucoup plus ringarde que nous?
Elle tombe follement amoureuse d'un autre homme mais elle résiste et va sacrifier sa vie.
-et nous, quelles sont les limites que nous mettons à nos engagements? Quand "reprend t-on notre parole? Et pourquoi? du sexe, du fric, la gloire?
Tout en étant resté fidèle, elle va avouer à son mari son amour pour un autre, aveu qui fera mourir le prince de Clèves de chagrin. Ce fameux thème de la vérité " on aura jamais de secret l'un pour l'autre, n'est-ce pas ma (mon) chéri(e)? Vérité, courage, idiotie, culpabilité?

Je pourrais encore soulever de nombreux autres thèmes tant ce roman est riche mais je sens que je commence à vous saouler et je m'excuse pour la longueur de ce commentaire mais , c'est plus fort que moi, l'amour m'a toujours inspiré*.


* Et aussi la côte de boeuf

Commenter  J’apprécie          1639



Ont apprécié cette critique (84)voir plus




{* *}