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Critique de frandj


Je profite de l'excès de temps que me laisse ce second confinement pour lire certains classiques, qui étaient restés longtemps dans ma PAL. La princesse de Clèves est peut-être le plus célèbre des premiers romans en langue française. Il a été écrit par Madame de la Fayette (1634-1693) qui a eu toute sa place à la cour de Louis XIV.
Le cadre de l'histoire se déroule est la cour du roi Henri II. Tout le roman est consacré à l'amour "impossible" entre le duc de Nemours, le plus séduisant de tous les gentilhommes, et Mademoiselle de Chartres, la plus vertueuse des belles jeunes femmes introduites à la cour. Celle-ci a été vite mariée au prince de Clèves, un homme honnête et sincèrement épris, pour lequel elle a respect et estime, mais qu'elle n'aime pas d'amour. Or, elle conscientise peu à peu sa passion pour le duc de Nemours qui, lui-même, est devenu amoureux fou. Mais la princesse s'abstient obstinément de lui céder. Après de longs rebondissements, le dénouement du roman arrive: le prince de Clèves meurt de chagrin. Désormais libre, la princesse a un premier et dernier véritable entretien en tête-à-tête avec le duc: elle refuse définitivement un remariage avec lui.
Le lecteur est plongé dans un débat "cornélien" poussé à l'extrême. Il ne discerne pas nécessairement toutes les motivations des protagonistes et se trouve confronté à une éthique exotique, c'est le moins qu'on puisse dire. L'auteure représente - avec virtuosité - toutes les affres de l'amour (platonique, en l'occurrence) et imagine des éléments romanesques assez artificiels comme, par exemple, la perte de la lettre compromettante, attribuée d'abord au duc de Nemours. de là à taxer tous ces épisodes d'aimables marivaudages, il y a un grand pas que je ne franchirai pas. Dans le roman, l'inachèvement de l'amour est une question très sérieuse qui a une dimension tragique. La romancière prend tout son temps pour explorer les ressorts de l'âme humaine, corsetée ici par une conception très élevée du "devoir "
J'ai été étonné par la langue utilisée par l'auteure, qui m'a semblé très facile à lire (a-t-on adapté le texte pour le lecteur du XXIème siècle ?). Au début, on est perdu dans la galerie des nobles personnages; à la cour, il y a plusieurs reines (la "reine dauphine" est plus connue sous le nom de Marie Stuart) que l'on finit par bien distinguer. La cour royale est décrite d'une façon détaillée. On s'étonne de voir comment évoluent les personnages, oisifs ou concentrés sur des tâches uniquement honorifiques. Enfin, la mort d'Henri II constitue un morceau de bravoure.
En conclusion, je dirai que je suis satisfait d'avoir enfin lu - en prenant mon temps - ce roman quasiment mythique et très lisible.
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