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Critique de HajarInesLyceeReneCassin


Mme de la Fayette en tant que moraliste du Grand Siècle au même titre que Pascal ou son grand ami La Rochefoucauld, entreprend la rédaction d'un roman marqué par une dimension intellectuelle et philosophique.
La Princesse de Clèves appartient au Classicisme et s'inscrit en rupture avec l'esthétique du roman Baroque comme L'Astrée D'Honoré d'Urfé.
La romancière choisit ainsi de peindre la Cour lors de la fin du règne d'Henri II au XVIe siècle. C'est donc à travers le cadre historique qu'elle fait évoluer ses personnages. L'auteur mêle un récit fictif des faits réels qui semblent être en osmose dans le roman. On retrouve notamment les personnages de la royauté française tels qu'Henri II ou encore Anne de Boulen.
Le roman met en scène la Princesse de Clèves à son arrivée à la Cour.
L' intrigue principale est accompagnée de nombreuses histoires secondaires, introduites par les différents personnages du récit. le roman réunit ces intrigues enchevêtrées au service de l'édification morale de le jeune héroïne éponyme.
Ce roman assez bref retrace donc l'histoire d'une jeune femme qui malgré sa quête de vertu sera éprouvée par les aléas du destin, l'amour proscrit et les moeurs de la Cour. Ainsi, c'est cette représentation singulière de l'amour qui rythme l'oeuvre toute entière.
Mme de la Fayette introduit une dimension tragique marquée d'un certain pessimiste quant à la vision de l'amour. L'héroïne peut ainsi être assimilée aux grandes figures tragiques telle que Phèdre dans la pièce de Racine, dont s'inspire très certainement la romancière. La grande théâtralité de certains moments nous offre une lecture agréable et attrayante.
Par ailleurs, plus qu'un divertissement la lecture de cette oeuvre contribue à notre propre édification morale, à l'image de la protagoniste et dans le cadre d'une visée morale avant tout, Mme de la Fayette veut édifier son lecteur.
Nous pouvons, grâce à cette représentation de la condition humaine retrouver la marque du Jansénisme. En effet, tout dans ce roman se rattache à la visée didactique de celui-ci. La description tragique de l'amour révèle la vision pessimiste de la romancière. Celle-ci illustre l'image de l'Homme en tant qu'être faible incapable de vivre selon la vertu et impuissant face au combat de ses propres passions.
Ainsi, plus qu'à une représentation mimétique, c'est à une véritable étude psychologique que se livre la romancière. Celle-ci établit un lien entre ses personnages et son lecteur par le biais de monologues intérieurs et récits de pensées des protagonistes, c'est de cette relation intime que naît une certaine complicité double d'un attachement du lecteur pour ceux-ci.
Cette oeuvre, sous une enveloppe esthétique historique et légère renferme une véritable réflexion sur la condition humaine.
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