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Critique de palamede


Amanda, une vieille dame, est retrouvée morte chez elle. Son meurtrier lui a coupé quatre doigts. Rapidement les soupçons se portent sur Jennifer White, sa voisine et amie, un ancien chirurgien orthopédiste.

Mais Jennifer, étant atteinte de la maladie d'Alzheimer, ignore si elle a tué et amputé son amie. Elle n'a cependant pas tout oublié de sa vie passée. Au contraire, la mémoire lui revient sous la forme d'épisodes marquants. Elle se souvient de son mari infidèle, de ses enfants avec qui elle était un peu distante, de son amant si beau, de son métier qu'elle exerçait avec beaucoup de talent. Son amie Amanda est aussi présente, avec sa forte présence physique et sa rigueur morale. Mais la police veut savoir et sa maladie ne lui épargne pas les interrogatoires.

Ses enfants, ses amis et la garde malade sont les témoins des fluctuations de son humeur et de sa mémoire. Ils ne savent pas si elle simule ou si elle ne se souvient pas. Et d'ailleurs le sait-elle elle-même ? Chacun essaie d'établir avec elle des rapports, désintéressés ou pas. Elle en est consciente mais pas toujours. Tout tourne autour de la conscience oscillante de la malade.

C'est avec beaucoup de talent qu'Alice LaPlante décrit la maladie d'Alzheimer vue du malade. Jennifer raconte ce qu'elle ressent, comment elle perçoit le comportement des autres à son égard, comment elle joue avec leur désir de la raccrocher à la réalité. Malgré la maladie, elle veut rester celle qu'elle a toujours été, une femme forte et indépendante. La fin du livre prouvera que malgré ses Absences elle a atteint son objectif.

L'auteur construit une intrigue où la manipulation est au centre des rapports entre les personnages. Jusqu'au bout on ignore qui sortira vainqueur. Nous pouvons seulement nous douter que pour une fois ce n'est pas la maladie.

Alice LaPlante signe ici un très beau roman qui va au-delà du genre policier. La peur qu'il suscite tient à la crainte que nous avons de notre déchéance intellectuelle et physique.
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