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Critique de Ashallayne


C'est avec plaisir que j'ai retrouvé la famille Miller, malgré la tragédie qui a frappé à la fin du premier volume.

Comme j'ai un peu traîné avant de poursuivre la série, les retrouvailles ont été légèrement laborieuses au début. Beaucoup de personnages dont il a fallu se remémorer, des faits à se rappeler le tout en essayant de les bien raccrocher de manière chronologique… Tous les détails ne me sont pas revenus, malheureusement, et j'aurais aimé que l'autrice nous fasse davantage de rappels (c'est qu'une bricasse de 900 pages, on en oublie forcément quelques morceaux, et ça même quand tu n'attends pas un an et demi avant de poursuivre…)

L'écriture est toujours aussi prenante, soignée, fluide et percutante. Une mine de citations (que je n'ai que partiellement relevées, car flemme d'interrompre systématiquement ma lecture).

Les personnages sont toujours aussi complexes, ni tous blancs ou tous noirs, et surtout ils grandissent et évoluent du fait de leurs interactions, de leurs choix ou encore d'événements extérieurs. Ils se démènent avec leurs tourments, leurs hontes secrètes, touchent du doigt le bonheur ou au contraire sombrent dans la sécheresse émotionnelle et se laissent aller à leur malheur. C'est un aspect déterminant dans le plaisir que j'éprouve à la lecture d'un roman.

A plusieurs reprises j'ai eu envie de gifler tel ou tel personnage, pour ses opinions arriérées et ses propos ridicules (qui ne faisaient que refléter les convictions de l'époque). A contrario j'ai été touchée par la justesse des émotions et des états d'âme de certains.

Les thèmes abordés sont très voire trop vastes, certains sont à peine évoqués, et auraient pourtant gagnés à être plus approfondis (somme la pédophilie chez les curés…). L'autrice aborde les thématiques de la famille, de la place de la femme dans la société (c'en est (presque) fini de la femme au foyer enchaînée à sa cuisine, à ses mômes et à son mari. Les femmes, qui n'avaient d'autre choix que de se débrouiller sans les hommes lors de la Seconde Guerre mondiale (même au Canada, chose que j'ignorais. Les cours d'Histoire ne mentionnent pas l'effort de guerre canadien, et c'est bien regrettable), ne se sont pas laissé enfermer à nouveau dans la prison de leur foyer), la perception de l'homosexualité vers le milieu du XXème siècle, la foi et les religions, l'enjeu de la communication dans un couple, les libertés prises par les psychiatres de l'époque sur leur « patientes », l'emprise du qu'en dira-t-on sur les personnages, des réflexions sur la pauvreté, etc…

Grosse ombre qui vient obscurcir le tableau et qui porte atteinte à mon plaisir de lecture : la fin, que je juge WTF, out of nowhere, bref incohérente et factice. J'ai l'impression que l'autrice s'est obstinée à reproduire voire à surpasser le drame du premier opus, mais en s'y prenant de manière précipitée. Dans les quatre-vingts ou cent dernières pages, (ce qui ne représente rien du tout sur les 941 pages de la brique…), un personnage refait surface, tel un cheveu sur la soupe, et ravage les vies de nos héros en un claquement de doigts. Ca a été amené de manière tellement grossière qu'on sait, qu'on voit le drame se dessiner. On le sait que ça va se finir par un fleurissement de macchabées, et on se doute bien de l'identité des cibles. Je comprends bien l'idée du retour de karma, que tout se passait beaucoup trop bien pour les personnages principaux, et je reconnais que leur bonheur bisounours arc-en-ciel commençait à me courir sur le haricot. Mais de là à leur infliger un retour de bâton incohérent…

Donc plutôt déçue par la fin, qui ne m'a pas du tout convaincue. Tellement que je ne suis pas pressée de connaître la suite. Toujours est-il que les 800 premières pages du roman sont véritablement agréables.

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