En ce sens, ils reproduisaient la fameuse phrase de Jean Renoir : ("l'ennui, c'est que tout le monde a ses raisons").
Les souvenirs effacent le présent. Faulkner a écrit : "le passé n'est pas mort, il n'est même passé ".
Le génie, le talent ou l'humour des autres vous font réagir : " c'est exactement ce que je pense ". Il convient, dès lors, de rapporter leurs citations en toute humilité. Elles reflètent nos propres idées.
Pascal... : "Les gens se noient régulièrement. Ils ne se rendent pas compte du pouvoir de l'océan."
Les entretiens que donnait Crichton ne laissaient pas indifférents : "Notre espèce a du mal à comprendre qu'elle ne peut pas tout comprendre. L'arrogance humaine me terrifie, disait-il. Je suis toujours perturbé lorsque je rencontre quelqu'un qui prétend avoir réponse à tout. Mon sentiment est qu'il y a au moins deux réponses à la même question"
Les mots sont usés par le temps, comme les galets de la rivière Tescou qui coulait en bas de la maison de mon enfance, polis par le flot de la littérature, de la philosophie, la religion. Leur usure fait leur qualité, elle trace leur limite.
L'avais-je vexée, avais-je froissé son orgueil ? Les changements d'humeur de cette jeune femme vous déséquilibraient. Un instant, elle vous encourageait à la peloter (on disait ça autrefois, rappelez-vous, quand on parlait des attouchements d'approches amoureuses), elle vous offrait ses lèvres et sa langue, ses seins sous le pull, et, dans la seconde qui suivait, elle vous rejetait, se faisait hautaine et distante.
Elle ne faisait "que ce qu'elle voulait", et si on tentait de la priver de telles sorties ou telles fréquentations, elle était "capable de tout". Il mentionna des menaces de suicide, des scènes en public, beaucoup de situations "embarassantes" et quelques tentatives de séances d'analyse chez des spécialistes "payés cher pour pas grand chose".
Je pensais aussi, qu'elle voulait peut-être se vanger, à travers moi, d'un ou plusieurs de ces hommes qui l'avaient fait souffrir, l'avaient peut-être menée au bout de leur laisse.
Je découvrais la force de l'obsession amoureuse. On ne pense qu'à elle, on en devient non seulement marteau mais idiot, prisonnier de son idée fixe. Rien d'autre ne compte, le temps n'est plus le même.