Faire l’amour, comme le nom l’indique, c’est de la poésie. Mais il y a un monde entre la poésie et l’acte. L’acte d’amour, c’est la perversion polymorphe du mâle, cela chez l’être parlant. Il n’y a rien de plus assuré, de plus cohérent, de plus strict quant au discours freudien.
Celui à qui je suppose le savoir, je l’aime.
J’ai joué l’année dernière sur un lapsus orthographique que j’avais fait dans une lettre adressée à une femme -tu ne sauras jamais combien je t’ai aimé -é au lieu de ée. On m’a fait remarquer depuis que cela voulait peut-être dire que j’étais homosexuel. Mais ce que j’ai articulé précisément l’année dernière, c’est que, quand on aime, il ne s’agit pas de sexe.
Les besoins, ça se satisfait par le mouvement.
Qu'est-ce que je peux avoir à vous dire encore depuis le temps que cela dure, et que cela n'a pas tous les effets que j'en voudrais ? Eh bien, justement à cause de cela, ce que j'ai à dire, cela ne manque pas.
Pour moi, il me paraît sensible que l’Autre, avancé au temps de l’Instance de la lettre comme lieu de la parole, était une façon, je ne peux pas dire de laïciser, mais d’exorciser le bon vieux Dieu. Après tout, il y a bien des gens qui me font compliment d’avoir su poser dans un de mes derniers séminaires que Dieu n’existait pas. Evidemment, ils entendent -ils entendent mais hélas, ils comprennent, et ce qu’ils comprennent est un peu précipité.
Je m’en vais peut-être plutôt vous montrer aujourd’hui en quoi justement il existe, ce bon vieux Dieu.
Est-ce qu’il n’y a pas dans le discours analytique de quoi nous introduire à ceci que toute subsistance, toute persistance du monde comme tel doit être abandonnée ?
La subversion, si elle a existé quelque part et à un moment, n’est pas d’avoir changé le point de virée de ce qui tourne, c’est d’avoir substitué au ça tourne un ça tombe.
L’amour est impuissant, quoiqu’il soit réciproque, parce qu’il ignore qu’il n’est que le désir d’être Un, ce qui nous conduit à l’impossible d’établir la relation d’eux. La relation d’eux qui ? -deux sexes.
Le désir ne nous conduit qu’à la visée de la faille où se démontre que l’Un ne tient que de l’essence du signifiant.