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Critique de som


Shâb est le mot persan qui signifie la nuit. La nuit dans ce court roman, c'est le secret, le silence plus que le mensonge, dans lequel est élevée Cécile.
Récit autobiographique donc de l'auteur, adopté par un couple stérile alors qu'elle n'était qu'un poupon abandonné à la naissance par une jeune femme d'origine iranienne.
Cécile Ladjali retrace son enfance et adolescence, de prime abord assez banales, en banlieue parisienne dans les années 1970-1980. Si ce n'est que l'on ne se parle pas beaucoup dans cette famille. Les mots sont rares et la mémoire taboue. La question des origines est totalement escamotée. Il est vrai qu'il faudrait aborder l'abandon, l'adoption pour Cécile, l'exil, la guerre d'Algérie pour Robert, le père adoptif. Trop compliqué, trop douloureux. Il ne reste qu'alors qu'une hésitation entre la tendresse maladroite et la violence pour le père et le refuge dans les livres pour la fille. de quoi cheminer bon an, mal an vers l'âge d'adulte.
Tout lecteur peut légitiment avoir peur d'une énième autofiction du genre « ma famille, ma douleur ». L'originalité de Ladjali est la jolie petite musique avec laquelle elle aborde tous ces thèmes si casses gueules. Elle réussit un mélange gracieux d'informations brutes, de piques vachardes et de lyrisme oriental. Il faut toutefois souligner que le revirement stylistique pris dans les chapitres relatifs à la rencontre avec la mère biologique n'est forcément très heureux. Cependant, l'aspect le plus abouti de cet ouvrage reste certainement son art du portrait (la grand-mère, l'institutrice, le père) entre la naïveté de l'enfant et regard acéré de l'adulte blessé.
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