A peine quelques jours que j'ai eu la belle surprise de trouver dans ma boite aux lettres cette dernière publication de l'éditrice,
Luce Wilquin, que je découvrais avec cette biographie romancée de Germain Nouveau…Je formule toute ma gratitude à Babelio, Pierre Krause, et l'éditrice, dans le cadre de Masse Critique, pour cette très plaisante lecture.
Apprendre en se divertissant, la magie suprême !
Mon choix parmi d'autres s'était effectué, opéré à la fois, par élan pour l'auteure,
Françoise Lalande dont j'avais lu précédemment avec le plus vif intérêt son « Madame
Rimbaud », où elle remettait en avant la mère du poète si décriée… et par le sujet, ne connaissant quasiment rien de Germain Nouveau, si ce n'est son nom, mais n'ayant jamais, au grand jamais parcouru sa poésie…Ce fut une occasion alléchante que j'ai saisie…
J'ai donc, à la suite de cette biographie romancée, tout appris de ce poète singulier…ou du moins suffisamment pour avoir provoqué la curiosité et l'envie d'approfondir et surtout de lire ses
poésies…Poète en marge, ayant lui aussi beaucoup voyagé, ami de
Rimbaud,
Verlaine, rebelle, indifférent aux parades littéraires et véritablement habité par l'amour de la poésie, ce dernier est mort dans le dénuement et dans la quasi indifférence générale….
Françoise Lalande, pour la forme de son récit, choisit un habile subterfuge pour narrer le périple agité et fantaisiste de cet artiste original. Deux jeunes poètes parisiens arrivent dans le village natal de Germain Nouveau, dans le Var, où il est décédé peu avant, afin d'enquêter sur le poète, par admiration pour lui. Ils tombent sur un vieil instituteur « sédentaire » qui fut son ami les dix dernières années. Des rencontres se concrétisent entre le vieil ami solitaire et les deux jeunes gens, et ces derniers, au fil des récits plus ou moins fidèles, font connaissance avec leur « poète préféré »…
Celui-ci partira à Londres avec
Rimbaud où il se produira une séparation et une fâcherie aux causes mystérieuses, il décidera de partir en Orient, au Liban, enseignera, et finalement décidera de revenir dans son village de naissance pour y achever son existence dans le dénuement et l'anonymat…
le style de
Françoise Lalande est entraînant, joyeux, tournoyant . Les phrases ont beau être fort longues, l'ensemble reste léger, fluide et éminemment vivant, naturel. Un vrai coup de coeur tant par la forme que par le contenu. Tant et si bien que cette toute dernière lecture m'a donné deux « impatiences » : lire la poésie de Germain Nouveau et poursuivre la lecture et la connaissance des écrits très variés de
Françoise Lalande dont «
Ils venaient du Nord » (2004), ouvrage épuisé qui propose le parallèle entre deux artistes :
Van Gogh et
Rimbaud… Je lis cet extrait et je suis sous le charme absolu…
« Les tableaux de Vincent et les poèmes de
Rimbaud demandent quelque chose d'autre, peut être du respect pour cette force qui nous dépasse, du bonheur qui vient de ce qui est beau, tout simplement, on reste assis devant les iris pendant des heures, on relit une fois de plus le bateau ivre, et c'est le bleu du ciel sur terre, façon de dire qu'il se passe quelque chose dans le coeur, dans le corps, et que cela vient de l'oeuvre et de rien d'autre. » .----Une merveille en perspective, à dénicher !!!