AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de hellrick


Roman « de commande » devenu personnel, ACID SUMMER constitue la relecture de l'ODYSSEE par Christophe Lambert. Dans le rôle d'Ulysse nous découvrons John, jeune Américain se rêvant cinéaste, qui s'embarque pour les « 3 jours de paix et de musique » promis par le festival de Woodstock. Sur le chemin du concert, John rencontre Pénélope, jeune fille dont il tombe immédiatement amoureux mais qui le plante sur le bord de la route pour s'embarquer, avec un motard de passage, en direction du festival. John décide dès lors de la retrouver et, durant trois jours, multiplie les rencontres : un vétéran borgne du Vietnam en fauteuil roulant venu avec un flingue, dans l'idée de buter Bob Dylan (lequel ne viendra pas), une jolie rousse adepte de l'amour libre déjà usée par la vie, diverses nymphettes nues, une Janis Joplin très sexuelle, des militants Black Panthers, des drogués, des hell's angels,…Va-t-il retrouver sa promise et ces retrouvailles seront-elles à la hauteur de ses attentes ?
Rétrospectivement, Woodstock fut bel et bien l'apogée mais aussi la fin des « sixties » et de leurs utopies. Les deux plus grandes vedettes du festival, Janis et Hendrix, allaient mourir peu après, tout comme Morrison, et les Beatles allaient se séparer, enterrant définitivement l'insouciance de ces années-là, déjà bien malmené. Lambert capture cette période avec une certaine mélancolie au gré de diverses rencontres avec des individus qui tous, comme le précise les « bonus », se sont brulés les ailes contre la réalité. Car l'année 1969 symbolise aussi le déclin de l'utopie hippie alors que les drogues dures remplacent les douces. C'est aussi la conquête de la lune, le Vietnam, les Black Panthers, les guerres de gangs et les luttes pour les droits civiques. Et puis bien sûr la fin d'un certain Hollywood (le roman se réfère régulièrement aux westerns « qui ne font plus recette » et offre un clin d'oeil assumé au « Assaut » de John Carpenter) avec les meurtres de Charles Manson qui sont longuement évoqués dans un des flashbacks.
Le romancier saisit cette ambiance de manière nostalgique mais sans occulter les côtés sombres de l'époque. Il rythme son récit, entrecoupé de plusieurs flashbacks sur des personnages anonymes mais bien campés dans leur époque (la hippie libérée, le drogué, le vétéran de la guerre, le Black Panther), par les morceaux joués au festival qui se termine, évidemment, par l'hymne américain sublimé par Hendrix.
Riche en anecdotes et donnant un bel aperçu de ces 3 jours mythiques mais se permettant également quelques entorses à la réalité (toutefois moins que le Tarantino traitant de la même année !) avec, par exemple, la rencontre du héros avec un jeune Martin Scorcesse, ACID SUMMER constitue une lecture très plaisante et prenante. Une fresque que l'on eut d'ailleurs aimé un peu plus longue pour davantage approfondir cette période bouillonnante mais que l'on déguste avec plaisir en écoutant Creedence ou les Who, avec ou sans substances prohibées. Une bonne lecture estivale !

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}