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Critique de pergolese


Il y a d'abord la couverture qui vous met instantanément dans l'ambiance. Ces deux jeunes hommes au visage taillé à la serpe, à la fois emplis de grâce enfantine et d'une farouche résolution d'adulte. La vieille Ford, la route que l'on devine interminable, l'Amérique profonde. Et au-dessus, le profil inquiétant de l'homme en noir… Puis c'est le premier chapitre, la plongée dans l'univers de Steinbeck et de ses Raisins de la colère : l'exode, la misère, le chômage : la grande dépression des années 30. La référence est magnifique mais dès la fin de ce chapitre, on comprend qu'autre chose se trame. le surnaturel est à l'oeuvre…
Le roman de Christophe Lambert réussit le pari de faire plonger les grands adolescents dans un pays, une société, un contexte historique et économique peut-être mal connus par les jeunes français tout en les embarquant dans une aventure mêlant le réalisme le plus dur à une quête digne des grandes épopées fantastiques. On tremble pour les héros, autant lorsqu'ils sont confrontés aux dangers du métier de mineur, à l'écoeurement né du travail dans les abattoirs de Chicago, à l'enfermement dans un hôpital psychiatrique des années trente que lorsqu'ils doivent lutter contre les pouvoirs surnaturels d'ennemis terrifiants et sans pitié se repaissant de la haine entre les hommes et n'hésitant pas à sacrifier des enfants à la quête du gain et du pouvoir.
Difficile d'interrompre la lecture de Soul Breakers tant le rythme de l'action est ininterrompu, les situations diverses, les personnages subtilement attachants. Plus on avance, plus le suspense monte, plus on comprend le véritable enjeu de l'affrontement confrontant Teddy et ses amis à Sirius et ses alliés. Sirius, véritable incarnation du mal... Et si vous vous attendez à un magnifique happy end, choisissez un autre ouvrage !

Voici longtemps que je n'avais pas lu un roman jeunesse mêlant le réalisme et le surnaturel avec tant de talent. Je le conseille vivement.
Une seule remarque, un anachronisme en fait : lors de l'internement de Teddy, il est question à plusieurs reprises de « pilules rouges » assommant les patients et annihilant leur volonté. Or, les premiers psychotropes (neuroleptiques, barbituriques) n'ont été utilisés en milieu psychiatrique qu'à partir des années 50.
Lu dans le cadre de Masse Critique.

Lien : http://www.etoiledenatan.fr/..
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