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Critique de thedoc


Abandonnant pour une fois sa période historique de prédilection - la Seconde Guerre mondiale - , Christophe Lambert nous entraîne dans son roman "Soul breakers" dans les Etats-Unis des années 1930, à l'époque de la Grande Dépression.

1936, Arizona. Expropriés de leur ferme, Théodore Gentliz, dit Teddy, est en route vers la Californie avec son père et sa jeune soeur Amy. Comme de nombreux autres migrants, ils espèrent trouver à l'Ouest un avenir meilleur après la crise et les dust bowl (tempêtes de poussière) qui les ont ruinés. Arrivée dans un campement, la famille prend un peu de repos avant de poursuivre sa route. C'est alors qu'arrive un cirque avec à sa tête Sirius Huntington et son étrange équipée : un nain, un colosse, une voyante et un ours. Intrigués et curieux, Teddy et Amy assistent à la représentation du soir. Dès le lendemain, Amy tombe subitement malade : regard fixe et vide, la petite fille vit mais n'a plus aucune réaction. L'instinct de Teddy lui fait pressentir que les forains ne sont pas étrangers à cet étrange mal qui frappe Amy. Teddy retourne sur le lieu de campement du cirque mais celui-ci a disparu. Pour le jeune homme, il n'y a plus qu'une seule solution : partir à la recherche de Sirius et récupérer l'âme de sa petite soeur.

Dans un style dynamique et sur un fond historique très bien documenté, Christophe Lambert nous offre ici un roman d'apprentissage aux nombreux rebondissements, mêlant aventure, magie, émotion et suspens. A la suite de Teddy, du désert de l'Arizona à la Nouvelle-Orléans, en passant par El Paso et Chicago, nous découvrons une Amérique frappée de plein de fouet par la crise : agriculteurs ruinés et expropriés qui errent sur les routes, ouvriers exploités dans les mines qui se mettent en grève, travailleurs usés des abattoirs qui ne voient même plus le sang des bêtes qu'ils font couler, violence des grandes villes, xénophobie et sectarisme qui se développent... Comme à son habitude, l'auteur a extrêmement travaillé le contexte social, économique et politique de l'époque, ce que j'apprécie certainement le plus.
Et comme à son habitude, il ajoute habilement sa part de fiction. Les personnages de son histoire sont attachants et toute l'équipe qui entoure Teddy, très hétéroclite, met à l'honneur l'amour, l'amitié et la solidarité. le thème du fantastique qui pourrait sembler incongru est dès le début très bien introduit. Enfin, l'humour ne fait pas défaut.

Ainsi, malgré quelques longueurs à certains moments qui auraient pu être évitées, ce roman de littérature ado offre un bon moment d'aventure, avec des scènes d'action dignes d'un film, dans un rythme qui ne faiblit pas.
Un agréable moment de lecture, vraiment dépaysant et suffisamment captivant pour que les 588 pages se lisent aisément.
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