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Critique de Aurelire


J'avoue en général avoir du mal à délaisser les thrillers pour d'autres lectures, même sociétales. J'essaie souvent de lire les 2 livres en parallèle mais c'est souvent au détriment des livres de société que je mets très longtemps à finir, malgré tout l'intérêt de leur contenu.

Cette fois, j'ai décidé de ne lire que ce livre et grand bien m'en a pris. Dans cet ouvrage, Rose Lamy décortique la façon dont les médias présentent très souvent les "faits divers" avec un discours qui ne nous choque pas tellement on y est habitué.es mais qui, quand on 'sy penche un peu, est plein de stéréotypes de genre, d'origine sociale ou culturelle.

Elle part du traitement de l'information dans l'affaire Marie Trintignant / Bertrand Cantat qui est pour elle le point de départ de sa vraie prise de conscience féministe, en nous montrant comment les médias ont presque "excusé" Bertrand Cantat tout en retournant la culpabilité sur Marie Trintignant (elle avait bu, elle l'avait provoqué...), à tel point qu'on en oublie presque que c'est quand même elle qui est morte sous ses coups à lui.

Grâce à de nombreux autres exemples (l'affaire DSK, les nombreux féminicides ou incestes racontés dans les journaux...), Rose Lamy décortique les éléments de langage qui fleurent bon les stéréotypes et le sexisme ("elle a été violée mais en même temps, elle avait bu, c'est risqué" ou bien "elle avait une jupe trop courte" ou encore "elle était seule dans une rue mal éclairée la nuit"...). Elle met en avant le déni des violences sexuelles et sexistes, notamment l'idée de présomption d'innocence des personnes accusées sans cesse mise en avant, qui sous-entend par conséquent une présomption de mensonge de la part de l'accusatrice. Elle y explique également le tabou de ce type de violences ou encore l'entre-soi d'une certaine élite, comme dans le cas de Gabriel Matzneff...

Il y aurait tant à dire sur cet ouvrage tellement le travail de recherche est impressionnant de qualité. Et même si l'autrice souffre d'un léger "syndrome de l'imposteur", elle mérite sa place parmi les ouvrages féministes de référence.
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