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Citations sur Les îles (31)

Je n’aime pas ceux qui utilisent la presse comme surface publicitaire, ceux qui s’en servent comme d’un domestique ou d’une arme tactique, ceux qui l’aiment tant qu’elle les flatte, ceux qui la menacent quand elle les dévoile, ceux qui la voudraient meilleure qu’ils ne sont, ceux qui la voudraient parfaite, ceux qui la paient ou qui se la paient. Je n’aime pas ceux qui lui font la morale, ceux qui étalent dedans leur immoralité et s’y barbouillent de contradictions, ceux qui y font carrière.
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J'aime les femmes dans la mesure où elles résistent à tout ce que les hommes attendent d'elles - où elles les menacent dans leurs attentes. p. 63
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Quand on voyage seul, il faut des habitudes et il faut qu’elles deviennent des obsessions. Ailleurs doit être organisé comme si l’on devait y passer sa vie entière, dans un abandon complet : lieux, gestes, parcours, commerces, points de repos, de vue et de méditation, tout exige d’être rapidement et instinctivement reconnu, apprivoisé, adopté, répété – comme dans une langue nouvelle où chaque mot doit être appris, si l’on ne veut perdre la sienne.
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Comme on se voyait rarement, elle ne cessait de grandir pour acquérir une taille de géante, absolument déraisonnable, une taille que seule l’amitié, un miroir déformant aussi efficace que l’amour, pouvait obtenir et justifier. Elle rétrécissait quand je la revoyais, que ce soit à Hong-Kong ou à Paris, mais cette remise à l’échelle ne durait pas
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Hong-Kong et Cuba sont des îles, les îles se conjuguent à l’imparfait. Entre les deux chapitres qui leur sont consacrés, j’avais écrit au présent un long chapitre parisien : il correspondait au séjour de Jad et Jun chez moi. C’était, en quelque sorte, le corridor entre les deux îles, entre les deux états.
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Je préfère les ténèbres grises de la normalité. Leur familiarité m’inquiète. J’aime leur tiédeur et l’angoisse épouvantablement discrète qu’elles diffusent. C’est le bain dans lequel je peux jouer à Archimède, me détendre, me noyer. Il m’arrive de remonter en surface – mais pourquoi ? J’écris en flottant.
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La folie ne m’intéresse pas et ne me fascine pas. Je n’ai ni assez de talent ni assez de liberté pour elle. Je manque de violence et d’angoisse pour l’imaginer. La solitude et les souffrances qu’elle engendre, quelles que soient les formes prises, me paraissent dépourvues de charme, de romantisme, de leçons, et même de mystère : chez la plupart de ceux qui la vivent, en parlent, la décrivent, et d’abord en moi. C’est une affaire misérable et sérieuse. Mieux vaut la laisser à des professionnels, qui ne guérissent de rien, et, peut-être, à quelques génies souffrants, des types jaillis sabre en main d’une lampe à huile éclairant de vieilles oubliettes.
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Les romans que j’ouvrais en partant vers des lieux inconnus tournaient vite au calvaire, surtout s’ils étaient bons. Je les lisais comme si la vie, les sentiments, les sensations, le voyage, tout dépendait désormais d’eux. Ils fixaient l’emploi du ton. Ce ton était trop violent, trop dense, pour être supportable. Les livres m’écorchaient vif, ils me jetaient dessus comme un sel de tristesse. J’étais enfermé avec eux dans un avion qui m’amenait nulle part, nous n’en sortirions pas vivants ensemble : c’était eux ou moi.
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Vivre dans les phrases n’était pas drôle, vivre en dehors devait l’être encore moins, en parler avec qui les avait lues ne l’était plus du tout. Il y avait dans l’artisanat littéraire quelque chose d’indispensable et d’inutile. Peut-être devenait-il un art quand le ridicule d’écrire se transformait en acte discrètement tragique.
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Le bridge était pour moi un jeu de vieillards et de bourgeoises. Il allait avec une table carrée au tapis vert, du whisky, des Peter Stuyvesant, des bijoux en or, des parfums de chez Guerlain et, naturellement, des mauvais joueurs en couples qui finissaient par s’engueuler en rejetant chacun sur l’autre les erreurs de jeu.
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