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Citations sur La conduite de la guerre (8)

L'armée a fait un usage excessif de la force non seulement parce que les armes étaient disponibles, mais aussi parce que la haute technologie a habitué les Américains à conduire des guerres en perdant peu d'hommes. Tout particulièrement dans le contexte d'un conflit qui n'a jamais été expliqué de manière adéquate, l'armée américaine ne peut pas se permettre, pour des raisons politiques, de gaspiller la vie des soldats. Il est difficile d'avancer publiquement l'argument selon lequel la prudence des militaires n'est pas une bonne chose. Si l'on raisonne en termes mathématiques cependant, il y a un problème : dans le but de sauver des soldats américains, on sacrifie de nombreuses vies d'Irakiens innocents ; ce faisant, grâce à l'armée de terre en particulier, d'innombrables combattants ennemis rejoignent l'insurrection qui lancera à l'avenir des attaques plus fréquentes contre ces mêmes soldats.
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Le 19 novembre 2005, à Haditha, lors de la troisième mission en Irak de la compagnie K(*), une mine terrestre déposée par des rebelles explosa au passage d'un véhicule de l'armée américaine, tuant un Marine agé de vingt ans. Le massacre des vingt-quatre Irakiens - homme, femmes et enfants - qui s'ensuivit ne fut pas tout à fait une anomalie. Ces actes ont trouvé leur origine dans la conduite même de la guerre.


(*) 3ème bataillon du Ier régiment de Marines, 1ère division du 1er corps expéditionnaire de la marine américaine (IMEF), la compagnie K est aussi connue sous le nom de la compagnie Kilo.
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Les hommes répondirent avec le cri de ralliement des Marines, Hou-rah et des Amens.
McConnell dit : « Profitez du repas s’il vous plaît. Vous pouvez lever vos verres à la santé des cuisiniers. Ils ont travaillé dur. Et si vous croisez quelqu’un du magasin Quatre, saluez-le, parce qu’ils ont transporté tout ce que vous voyez ici et ce n’est pas l’endroit le plus tranquille pour convoyer de la nourriture. Je suis content que vous soyez tous ici et, surtout, joyeux Thanksgiving. Allez de l’avant et accomplissez de grandes choses. Hou-rah ! »
Hou-rah. Les Irakiens vivent dans une société basée sur l’honneur, construite autour de liens familiaux étroits. Quand des non-combattants sont tués, cela n’a pas beaucoup d’importance pour les survivants de savoir si les règles des Américains ou si les décisions des tribunaux militaires américains le permettent. Les survivants prennent le chemin de la guerre en retour, ce qui alimente encore un peu plus une spirale de violence sans espoir de solution pacifique. Haditha n’en est qu’un petit exemple. Depuis, trois ans après environ, la haine des forces américaines est devenue si vive dans la ville que les militaires qui enquêtent pour les procès de Pendleton ont abandonné l’idée de se rendre sur place. Cette haine est une haine de sang. C’est le genre de haine pour laquelle les gens sont prêts à mourir, sans autre but que la vengeance. C’est ce qui est immédiatement apparu sur une vidéo qui fut tournée par un voisin irakien après le massacre ; vidéo qui fut ensuite donnée au magazine Time. Le corps des Marines a eu tort de prendre cette vidéo à la légère, d’en parler en termes de fiction et de propagande. Il s’agit d’un authentique artefact irakien. Elle devrait être montrée aux bleus pendant leur préparation. Elle devcrait être montrée aux généraux en charge du commandement. Les images qu’elle montre sont brutes. Des gens se déplacent autour des dépouilles défigurées, elles pleurent, elles sont en deuil et elles jurent vengeance devant Dieu. « C’est mon frère ! Mon frère ! Mon frère ! » Dans une des pièces où les événements ont eu lieu, un garçon au regard dur montre le corps de son père. Ravalant des sanglots de colère, il crie : « Je veux dire que c’est mon père ! Dieu punira les Américains ! Montrez-moi à la caméra ! C’est mon père ! Il venait d’acheter un garage ! Il n’avait pas encore donné tout l’argent au propriétaire et il a été tué ! »
Un autre homme crie : « C’est ça, la démocratie ? »
Bon, oui, mais non, en fait, c’est Haditha. Pour les États-Unis, c’est à cela que ressemble la défaite dans cette guerre.
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L’Euphrate est un fleuve tranquille. Il serpente silencieusement à travers le désert, apportant la vie à la province d’Anbar, flanqué de la végétation qui pousse le long de ses rives, alimentant en eau fermes et palmeraies ainsi qu’une série de bourgades et de villes : Falloujah, Ramadi, Hit, Haditha. Celles-ci font partie des lieux que les affrontements ont rendu célèbres : des communautés conservatrices, autrefois calmes, qui ont mis en échec le pouvoir américain et où la rébellion sunnite continue de s’étendre, en dépit de toutes les définitions réductrices de ce qu’est une victoire militaire.
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