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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
💥Chronique💥


« Je suis transpercée par la vie à des moments où les autres ne sont qu'égratignés. »

Qu'est-ce qu'on choisit, dans cette vie?
C'est peut-être la seule question fondamentale qu'on peut se poser après cette lecture…
Est-ce qu'on choisit la non-fiction pour raconter l'indicible?
Est-ce qu'on choisit la poésie pour réparer le coeur, le corps et l'âme?
Est-ce qu'on choisit l'amour ou l'autodestruction?
Ce texte est incroyable. Incroyable de force. Incroyable d'amour. Incroyable d'incandescence. Incroyable de troubles. Incroyable d'excès. Incroyable d'émotions.
Ça coule, ça déborde, ça brûle, ça explose.
Ça exulte, ça expulse. Pulvérisation criss.
Je n'ai pas pu le lâcher. C'était impossible.
Ce texte est bouleversant à bien des égards. Il pose le problème des limites. Où sont-elles? Qui les fixent? Qui les dépassent? Qui les brûlent? Qui les outrepassent? Qu'est-ce qu'on en fait, s'il n'y en a plus? À quoi servent-elles?
Ce texte est hypnotisant. Tantôt manifeste, tantôt récit intime, il parle de survivre après la dévastation. Il t'accroche jusqu'à bousculer tes propres limites, jusqu'a déglinguer tes propres codes de pensées, jusqu'à déconstruire l'idée d'un éventuel champs de limites. Il conduit au pouvoir manifeste de la liberté. Il vire de l'ardeur à l'aspiration vers la profondeur, en dansant négligemment sur la douleur.
Il est incendie régénérant.
Ce texte est amour. Il parle d'amour sans limites, d'aimer dans la démesure, d'aimer jusqu'à tout donner, de mourir d'aimer. Il n'est qu'amour, mais toutes ses formes limites aussi. Il est amour avec ses pertes, ses abandons, ses travers, ses maux et ses déchirures. On ne se remet jamais de l'amour. Je pense que j'ai laissé dans cette lecture, des bouts de moi par terre, que je ne vais pas pouvoir reprendre, tellement il m'a arraché, mais…
Ce texte est un coup de coeur comme on en fait peu. À la limite je vous trouble en vous disant cela, mais c'est juste par amour ok. C'est par amour pour l'émotion. de manière générale, j'aime le TROP. le trop me va mieux que le trop peu. le trop, pour moi, contient une authenticité, une vérité indéniable. Qu'est-ce qu'on foutrait là, sinon, si ce n'était pas pour aimer TROP? C'est évident qu'il est troublant ce texte, avec cette réalité du trouble de la personnalité limite, mais personne ne m'en voudra d'aimer crissement l'énergie tonitruante et sans concessions, qu'il dégage.
Je choisis donc de vous dire de tout mon coeur, quitte à y laisser ma peau et plus encore, que c'est LE livre à lire cette année. Je ne nuance même pas mon propos, lisez-le et voyez par vous-meme comme il fait de la magie! de la magie bouillonnante, criante, hurlante, révoltée et courageuse!

« J'ai envie de créer de la magie pis de filer dans le ciel comme une étoile, de laisser derrière moi une traînée de poudre magique et brillante. Mais on dirait que la magie fait peur au monde, pis y a personne qui a l'air capable de s'émouvoir encore des étoiles. Même les petites qui brillent super fort. »
Lien : https://fairystelphique.word..
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Percutant, époustouflant, bouleversant… Eblouissant !
Le livre comporte un avertissement :
« Ce roman aborde des sujets sensibles : troubles de santé mentale, suicide, agressions sexuelles, pédophilie, violence, troubles alimentaires, alcool et drogues. »
Je me suis demandée pourquoi tant de livres depuis tant de siècles ont échappé à cet avertissement, est-ce parce qu'écrits par des hommes ?
Michelle Lapierre-Dallaire invente une langue, aligne les mots au plus juste pour dire l'incandescence où se consume une enfance ravagée par la perversion et la folie des adultes, pour dire l'enfermement dans une bulle de souffrance absolue qu'en grandissant il faudra régulièrement faire exploser pour tenter de survivre, pour arpenter le deuil jusqu'à y dénicher -joyau qui rend à la vie- un NON… Eblouissant.
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« Tout a commencé quand ma mère est morte ».
Comment résister aux graines de la grenade si juteuse qui éclate dans nos mains ? Cette parabole sur la couverture qui annonce une valeur sûre.
Certes c'est un choc littéraire, mais il régénère nos regards et nos interpellations. C'est un pas de côté éditorial courageux, vertigineux, nécessaire et convaincu.
Sans fioritures, implacable, dévoué aux dires, ce livre comble le vide et ose. Ce témoignage devrait se trouver en urgence dans tous les CDI, les lieux où gravite la jeunesse.
Michelle Lapierre-Dallaire, c'est elle, le plein de ce livre.
L'écriture est une noria d'oiseaux noirs en plein vol. Délivrances sans pathos, les cheveux devant les yeux et le corps qui se retrouve à contre sens. Ici, tout est vrai.
« je prends cette photo avec l'énergie du désespoir, celle qui vient quand la douceur est suffocante, quand on donnerait tout, même trop, pour garder la beauté qu'on a une fois touchée… J'entre dans la chambre comme une bourrasque… Des petites fleurs brillantes reprenaient leurs droits sur mes champs de mine ».
Marie Lapierre-Dallaire est une jeune femme dont l'enfance fût un chaos. Inceste, mère as de coeur ou de pique, un beau-père qui confond une petite fille de 5 ans avec une femme majeure. L'horreur au garde-à-vous prête à mordre de nouveau comme un chien méchant. Les crocs sont des caresses cauchemardesques et plus encore. Michelle Lapierre-Dallaire s'affronte. Provoque les défis, cherche le paroxysme de la jouissance. Sans tabous, avec cette admirable liberté. Elle aime, exclusive, entière, malheureuse comme la pierre.
« On cherche du monde pour nous abandonner, parce que c'est tout ce qu'on connaît, être abandonné. C'est le seul sentiment réconfortant dans lequel on sait agir: se battre pour être voulu et gardé ».
Le corps, cartographie lacérée au scalpel. S'abandonner dans les ressacs, quand bien même les cruautés. Elle est en advenir. L'architecture torturée, elle qui aimait sa mère au-delà de tout entendement. La fusion, lave de volcan.
« Mon corps, c'est mon seul barrage contre moi-même. Même s'il est peu fiable, c'est le seul. C'est pour ça que j'offre toujours à tout le monde de baiser… Ma mère faisait plus d'erreurs que le monde pouvait en supporter… Ma mère n'est pas devenue folle du jour au lendemain ».
Passation, comment cette jeune femme peut-elle renaître virginale et cardinale ? L'identité massacrée, les violences assignées dans le huis-clos des antres, où la masculinité est déviante . Elle est pourtant lumineuse, intègre, loyale et libre si libre. En pleine conscience malgré les plein phares qui éblouissent. La narratrice conte sa mère, cherche l'écueil où logeait la proie, les intestines malfaçons, un mal gémellaire au sien.
« j'ai cherché une explication à son manque de ressources. J'ai voulu trouver un coupable, l'homme qui l'aurait détraquée à l'adolescence, qui aurait sali de barbouillages noirs son coeur d'enfant ».
Elle écrit pour elle et nous, entre tout ce qui fait éclater son âme en mille morceaux, la drogue, les soumissions, les viols et les emprises, et sa foi en l'amour.
« Quelqu'un avait fucké ma mère et ma mère m'avait fuckée… Sauf que ma mère conservait une espèce de grâce dans sa déchéance. C'est là où elle me battait. »
Retenir de ce livre, cette liberté de parole. L'exécution au cordeau de cette vie chaotique, rebelle. Femme recroquevillée comme un foetus. le sang coule. Les rémanences étincellent. Elles font tomber des étoiles sur la trame.
« Cinq ans- Ma boîte à lunch des « 101 Dalmatiens » est ouverte devant moi et je ne suis pas capable de retenir mes larmes… mais c'est plus fort que moi, mes larmes coulent, dégouttent sur les petits dalmatiens ».
Elle qui regarde une photo, une petite fille blonde, « entre les sourcils froncés, une première ride. La plus vieille ride du monde. »
Offrir à l'homme, les révoltes, l'absolu d'un acte éreintant, rebelle et cruel. Il m'a dit « t'es belle » et j'ai entendu « t'es morte » ».
Ce texte politique (car oui), humain, profondément humain, intime et confiant en notre écoute, est un murmure, un bruit sourd. Un livre intègre, un plaidoyer à déposer au fronton des coeurs. Il faut être attentif au passage des exutoires des souffrances de cette enfant, femme, mère et mère. Couper le cordon ombilical, les tragédies traversées, draps froissés et griffures sur le dos. La liberté de vivre en pleine conscience, même si.
Ce serait comme une larme sociétale, engagée et féministe. Un hymne à la mère. Un livre socle, « en contemplant notre chef-d'oeuvre de destruction, on verra bien qui l'a, le Soleil ».
Offrez-le aux jeunes gens grandissants entre les murs des écoles. Il est encore temps.
Une oeuvre magistrale, la littérature éminente car oui, « Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c'était par amour ok ». Prenez chacune des lettres entre vos mains et vous comprendrez.
Un titre manifeste, qui ne laisse pas indemne et c'est bien ainsi. L'acuité vaillante qui résonne encore bien après le point final et laisse le jus sucré de la grenade se métamorphoser. Publié par les majeures Éditions Le Nouvel Attila

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des bouts de peau dégoulinent sur l'absence et la mort débute un cycle ou est-ce avant au moment de la première bouche qui touche un sexe alors qu' elle ne doit pas l ager et le corps se donne pour attendrir l'amour se remplir condamner la rage qui grimpe dans l'oesophage
le chaos dans les os dès l'enfance en petit coin de boue
l'apnée écrasée dans les doigts gémit gémit gémit
la petite fille vrille devenue oiseau déglinguée par quel pore quel monde a vif et le sang et la douleur et l'imaginaire ne sait plus par quel endroit pour sourdre le trop plein mordre d'aimer pas assez trop et le rejet de rebondir sur les dents
trop trop trop de claquements de fissures attrape au creux des phalanges et serre sers serre
disparaître la carcasse dans les arbres mouillés le temps des visites cracher dans les poumons le souffle fermé disparaitre pour s'empêcher de mourir
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Terrible et à la fois galvanisant. D'une étrange façon, je ne savais pas par quel bout le prendre au début, mais finalement c'est le bouquin qui m'a pris aux tripes, comme cette femme qui se raconte qui dit qu'elle explose en émotion, qu'elles lui viennent dans la tronche sans pouvoir gérer, ce livre m'a fait le même effet à plusieurs reprises, j'ai dû fermer, pleurer, m'éloigner, avant de pouvoir revenir et reprendre. C'est fort, c'est puissante, c'est féminin. Et j'ai envie de finir par le dernier paragraphe de ses remerciements (je n'ai pas voulu le mettre en citation parce que ça n'appartient pas vraiment à "l'histoire")

"Et à tous les hommes cisgenres qui essaient de nous faire taire, à ceux qui ne nous croient qu'à moitié, à ceux qui se disent féministes et alliés mais qui utilisent leurs privilèges pour nous rabaisser, à tous ceux qui se sont permis d'entrer sans permission et qui nous demandent de tendre l'autre joue : You can all go fuck yourselves."
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TW du roman: viol, suicide, pédophilie, santé mentale, troubles alimentaires

Ce roman est un véritable parcours de montagnes russes qui te fait passer de moments lumineux, poétiques et plein d'amour au récit des actes les plus abjects qu'un homme puisse faire à un enfant.
Le tout servi avec un ton d'une "candeur" parfois déconcertante.
J'ai eu le coeur au bord des lèvres plusieurs fois.
J'ai ri, j'ai pleuré.
Rarement lecture m'aura autant remuée.
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Dans le thème de la santé mentale, plus spécifiquement le Trouble de personnalité limite (qui n'est pas nommé dans le texte, mais qui pour moi pourrait être un roman «TPL 101». Je veux dire, plusieurs traumas dans la jeunesse, des comportements intenses et auto-destructeurs et plusieurs enjeux relationnels. J'aime que l'autrice n'est pas nommé le diagnostic pour éviter justement les jugements et pour éviter que le personnage ne se résume uniquement qu'à un diagnostic. Bref efficace pour comprendre la réalité d'une personne avec ce trouble et pour l'humaniser.
Le style me rappelle plusieurs romans que j'ai lu dernièrement soit des chapitre court et non -linéaire dans le temps. Malgré cela, tellement d'élément sont abordés et le tout est efficace au niveau de l'impact que ça aura sur le lecteur. Je le recommande
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