A la suite de ma critique relative à “Un homme de tempérament” de David Loge, Loloki a judicieusement indiqué que la biographie de l'une de ses maîtresses l'avait enthousiasmée ;"
Moura, la mémoire incendiée par
Alexandra Lapierre.
Il y a une chanson de Brassens qui semble lui rendre hommage : Embrasse les tous :
"Tu n'es pas de cell's qui meur'nt où ell's s'attachent,
Tu frottes ta joue à toutes les moustaches,
Faut s' lever de bon matin pour voir un ingénu
Qui n' t'ait pas connu',
Entré' libre à n'importe qui dans ta ronde,
Coeur d'artichaut, tu donne' un' feuille à tout l' monde,
Jamais, de mémoire d'homm', moulin n'avait été
Autant fréquenté. "
Parmi ces feuilles d'artichaut, on peut trouver trois écrivains dont H.G Wells et Gorki.
Alexandra Lapierre propose un assemblage provenant de leurs écrits, une reconstitution historique, et quelques scènes romancées.
Beaucoup de scènes romancées ne m'ont pas convaincu; comme les histoires des valises et des petits papiers cachés au nez et la barbe des agents du NKGB.
J'aimerais que certains passages ne soient pas le fruit de l'imagination d'
Alexandra Lapierre. C'est le cas de deux lettres : Une lettre de rupture avec Gorki écrite par
Moura, qui est infiniment blessante et la réponse extrêmement amoureuse de Gorki.
A la fin de la biographie ,
Moura me reste inconnue : son frère et l'une de ses soeurs sont morts de la syphilis, je m'attendais à connaître son ressenti sur les dangers de sa vie amoureuse, mais
Alexandra Lapierre reste sur des faits.
Le récit d'
Alexandra Lapierre est passionnant lorsqu'elle raconte la vie de
Moura le mois de la révolution russe :
Moura est passé du monde de la cour impériale à la rencontre avec
Lénine. Elle a su détailler les mentalités des deux camps et les enjeux.
Le héros du livre n'est pas
Moura, mais Gorki.
Alexandra Lapierre a su parler de son humanité et m'a donné envie de le lire.