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Critique de Pasoa


Pasoa
16 septembre 2022
Écrits et publiés pour la première fois en 1908 sous le titre étrange de "Poèmes par un riche amateur", "Les poèmes de A.O Barnebooth" - hétéronyme de Valéry Larbaud - (Barnebooth est la contraction de la ville de de Barnes, située près de Londres et de Booth, nom d'une chaîne de pharmacie anglaise) restent une oeuvre assez particulière.

A.O Barnebooth, nous dit Valéry Larbaud, est un riche rentier, un jeune homme au caractère volontiers irrévérencieux, cynique. Érudit polyglotte, il est aussi un grand voyageur. Ses poèmes retracent les nombreux voyages qu'il a faits, ils sont les souvenirs, les rêveries et les aspirations de son auteur. Sous sa plume, il décrit une réalité d'apparat, sa vie fastueuse mais qui ne va pas sans un certain désenchantement, une idéalisation qui compose avec la gravité, une intimité qui touche à l'universel, au doute métaphysique. Les poèmes sont surtout la marque d'un rejet des classes dominantes de l'époque dont son auteur (Valéry Larbaud également) est issu, une vive condamnation de cette hérédité d'esprit et de moeurs, de cette élite refermée sur elle-même.

Tout au long des pages, des images se succèdent qui mêlent présent et souvenirs, réalité prosaïque et grandeur historique. Les textes sont pleins d'exaltation, de lyrisme mais aussi d'ironie, de cynisme. Outre la très belle écriture, c'est sans doute ce refus chez le poète des rêves trompeurs que procurent l'argent, des convenances d'une élite refermée sur elle-même, ce voyage fait jusqu'au bout de soi, de sa condition d'homme, qui rend ce recueil des Poèmes de A.O Barnebooth si singulier et si attachant. 
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