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Critique de marielabrousse1


J'étais curieuse de découvrir Rich Larson dans la forme longue, moi qui ai adoré ses nouvelles, tant dans leur traduction française (La fabrique des lendemains) que dans leur traduction québécoise (Rêves de drones et autres entropies).

Étrangement, je pense que je préfère cet auteur dans la forme courte, ce qui m'étonne un peu, parce que 1. J'ai généralement tendance à préférer les romans aux nouvelles ; 2. Les univers dépeints par Rich Larson sont si riches et complexes qu'on les imagine volontiers se déployer dans un roman pour en explorer tous les recoins. Finalement, j'en viens à penser qu'un des charmes des oeuvres de cet auteur vient du plongeon brutal dans ses univers à chaque début de nouvelle : une sensation un peu diluée quand on l'étire sur un roman de 400 pages.

Cela dit, bien qu'un cran en-dessous de ses nouvelles, Ymir n'en reste pas moins un excellent roman, un planet opera cyberpunk aussi poisseux qu'émouvant. Ymir est une planète glacée, dont les habitants vivent sous le joug d'une compagnie minière depuis près de vingt ans, lorsqu'a eu lieu la Soumission (je crois que le jeu de mots n'existe pas dans la VO, coup de chapeau au traducteur pour cette trouvaille). Yorick, natif de la planète, qui a joué un rôle actif dans la Soumission (pour le camp de la Compagnie), doit y retourner pour une mission spéciale : traquer un « grendel », machine biomécanique antique qui menace l'exploitation des mines. Un retour contraint qui le confrontera à ses vieux démons…

Le personnage principal, traître devenu mercenaire désabusé, est de prime abord assez dur à apprécier, mais Rich Larson réussit le tour de force de finir par le rendre attachant. La principale clé du roman est sa relation d'amour/haine avec son jeune frère, Thello, le trop sensible Thello qui en a pris plein la poire de la part de la Compagnie et fomente une révolte… Cette relation difficile, basée sur une incompréhension fondamentale, a pris une tournure tragique lors de la Soumission : vingt ans plus tard, alors que tout semble joué, y'a-t-il de la place pour un ultime épilogue? En tant que lecteurice, on souhaite à tout prix que tout s'arrange entre eux, mais il arrive que certains actes demeurent impardonnables…

Le roman se présente également comme une réécriture de Beowulf, en reprenant notamment la trame du combat contre Grendel. Néanmoins, je ne connais vraiment pas assez le mythe originel pour repérer toutes les références et je ne doute pas que beaucoup de choses m'aient échappées.

Un roman fort et bouleversant. Je regrette de ne plus avoir rien d'autre de Rich Larson à me mettre sous la dent – comment ça, il y a une novella parue récemment dans la collection Une heure-lumière? Voilà qui serait idéal pour tester le format mi-long…
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