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Critique de JIEMDE
En a-t-on jamais fini avec le patrimoine ?
Rouen, un regard sur la ville pourrait être vu comme un énième livre sur l'incroyable richesse et diversité de cette cité-capitale dont l'histoire et le passé ont laissé des traces à chaque coin de rue.
Et le regard esthétique du talentueux photographe Guillaume de Laubier (souvenez-vous, « le garde meuble de la couronne »…) reste finalement assez classique et conventionnel (les limites de la commande probablement) pour refléter les tournants récents pris par cette ville musée ces dernières années.
Mais il y a heureusement ce petit supplément d'âme qui vient donner au livre une toute autre dimension : ce texte de Philippe Delerm, « l'amoureux de Rouen », éternel visiteur, flâneur et contemplateur d'une ville qu'il n'habite pas, mais où il est régulièrement aperçu au bras de Martine.
Sous ses mots, baignée dans un brouillard ou une brume rappelant ses liens et sa proximité avec l'Angleterre, Rouen se fait mystérieuse, mutine, évanescente. Rouen, dont « la rudesse du nom n'est qu'apparente », où « la pierre est couleur de pluie », où « le soir, il n'y a plus rien ». Rouen, « une ville assez forte pour gommer les outrages du banal ».
Delerm y contemple sa lumière qui fut si chère à Claude, alors qu'elle se reflète dans un verre chez Paul ; dénonce cette vue depuis Catherine, « mensonge sur la ville, un contresens » ; s'amuse avec ses noms et leur musicalité : Ruissel, Robec et Basnage. Chanoine, Bonnetiers et Croix-de-fer. Mare aux planches, Brouettes et Filandières.
Comme la Seine, les mots de Delerm traversent désormais la ville, semblant ne jamais pouvoir s'arrêter.
Une raison suffisante d'offrir ou de s'offrir Rouen, un regard sur la ville.
Rouen, un regard sur la ville pourrait être vu comme un énième livre sur l'incroyable richesse et diversité de cette cité-capitale dont l'histoire et le passé ont laissé des traces à chaque coin de rue.
Et le regard esthétique du talentueux photographe Guillaume de Laubier (souvenez-vous, « le garde meuble de la couronne »…) reste finalement assez classique et conventionnel (les limites de la commande probablement) pour refléter les tournants récents pris par cette ville musée ces dernières années.
Mais il y a heureusement ce petit supplément d'âme qui vient donner au livre une toute autre dimension : ce texte de Philippe Delerm, « l'amoureux de Rouen », éternel visiteur, flâneur et contemplateur d'une ville qu'il n'habite pas, mais où il est régulièrement aperçu au bras de Martine.
Sous ses mots, baignée dans un brouillard ou une brume rappelant ses liens et sa proximité avec l'Angleterre, Rouen se fait mystérieuse, mutine, évanescente. Rouen, dont « la rudesse du nom n'est qu'apparente », où « la pierre est couleur de pluie », où « le soir, il n'y a plus rien ». Rouen, « une ville assez forte pour gommer les outrages du banal ».
Delerm y contemple sa lumière qui fut si chère à Claude, alors qu'elle se reflète dans un verre chez Paul ; dénonce cette vue depuis Catherine, « mensonge sur la ville, un contresens » ; s'amuse avec ses noms et leur musicalité : Ruissel, Robec et Basnage. Chanoine, Bonnetiers et Croix-de-fer. Mare aux planches, Brouettes et Filandières.
Comme la Seine, les mots de Delerm traversent désormais la ville, semblant ne jamais pouvoir s'arrêter.
Une raison suffisante d'offrir ou de s'offrir Rouen, un regard sur la ville.
