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Critique de liliba


Malgré les avis fort enthousiastes lus un peu partout, j'avais un peu peur en ouvrant ce roman de tomber sur une longue litanie des méfaits du tabac, une morale sur ce que, nous, abominables fumeurs puants, faisons subir à nous même et à notre entourage... Mais au bout de quelques pages, je jubilais déjà et j'ai dévoré ce roman d'une traite, en ne me laissant qu'à peine le temps... de griller une cigarette.

Fumeuse, j'étais, puis ex-fumeuse et à ce jour fumeuse à nouveau, ayant décidé une fois pour toute de privilégier l'esthétique de mon postérieur à la santé de mes poumons... (résolution post 40 ans !). Je connais donc parfaitement ces affres de l'ancien fumeur qui a pris sa résolution, un peu à contre-coeur, et qui a décidé de ne plus toucher une cigarette. Je connais les idées fixes, cet état d'obnibulation totale quand on ne pense qu'à une chose, sentir sur ses lèvres le poids tout léger de la cigarette qu'on vient d'y poser, se brûler parfois un peu l'index et le majeur parce qu'on a fumé trop loin, jusqu'au filtre, entendre le craquement du briquet ou de l'allumette, aspirer la première bouffée, forte, chaude, qui brûle même un peu la lèvre, et sentir dans la trachée l'avancée de la fumée salvatrice, bourrée de cette fichue nicotine qui nous manque tant, mais qui nous donne le sentiment, l'illusion d'un bien-être...

Je connais aussi les nuits de cauchemars dues au Champix, ce médicament soit disant miracle qui est censé aider le fumeur à se passer de sa dose. Je n'ai pas pris ces cachets très longtemps, tant les effets secondaires étaient impressionnants sur moi : tremblements, crises d'angoisse, nuits d'horreur dans lesquels j'assassinais tout le monde autour de moi et me réveillais en nage et en hurlant, persuadée que j'allais me noyer dans un bain de sang, boutons aussi beaux et purulents que la plus acnéique des ados, et j'en passe...

Mais je connais également le plaisir que procure cette fameuse clope. La première bouffée de la première cigarette de la journée, celle qui va avec le café, celle qu'on allume quand on téléphone à une amie à qui l'on raconte sa vie, celle d'après l'amour... Et les gestes, ces gestes devenus mécaniques et auxquels on ne pense plus, mais qui font partie intégrante du rituel lié à la consommation de tabac. S'assurer qu'on a bien son paquet et son briquet quand on sort (ne pas avoir de feu : l'horreur !), avoir un ou deux paquets d'avance à la maison (traverser tout Paris la nuit pour acheter un paquet de clopes, je l'ai fait !), tenir sa cigarette de telle ou telle manière qui nous donnera une contenance, une assurance que nous sommes persuadés de ne pas avoir sinon, jeter les mégots à travers la fenêtre de la voiture d'une pitchenette, ou écraser le mégot du bout du pied dans une rotation rapide et discrète...

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Lien : http://liliba.canalblog.com
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