Attention talent ! Qu'elle est belle, la littérature, quand elle nous arrive ainsi.
Le sujet n'est pas des plus doux. Un quotidien, fragile et heurté, raconté par les détails. Une lucidité désenchantée, alors l'activisme. Sinon quoi, l'amitié ? la nature ? l'art ? Un livre comme une voix sensible que l'on écoute et que l'on suit pour ressentir en profondeur quelle vie possible, quelle poésie possible quand
partout le feu.
Ainsi résumé, on pourrait croire à un classique roman social. Non. Car la forme choisie, ramassée, éclatée, restitue une force et une densité que peu d'entre eux atteignent. Fortement sensorielle, la prose d'
Hélène Laurain se déploie en multiples précipités. C'est une réduction extrême, cette prose-là. du puissant concentré, du cuit à feu doux pendant des mois. Nul besoin de ponctuation, les impressions ne se découpent pas, les fulgurances non plus.
Un premier roman remarquable, d'une classe rare.
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