Et voilà qu'à présent, il est ce jeune home démuni devant une révélation faite par sa grand-mère, dont la charge d'angoisse l'a finalement rattrapé, démuni devant les désordres mentaux, devant cet autre qu'il sent en lui, sous la menace duquel il vit, démuni devant sa vie toute entière comme il l'a finalement toujours été pense-t-il en reprenant son chemin.
On n'apprend pas à mourir, on meurt point.
Certains, figés par la peur, ne le font pas, vivent immobiles tels des phasmes dans l'espoir qu'ils passeront inaperçus, qu'ils finiront par se fondre dans la masse qui les soutient mais d'autres, tant d'autres autour de nous, s'efforcent et combien chutent sans cesse et sans cesse ? On voit leur corps disparaître dans les fonds, tandis que quelques autres, plus héroïques encore, essayent de remonter, on les voit se contorsionner avec rage pour gagner quelques centimètres, sortir de cet étau mais, malheur et bonheur réunis, c'est l'étau qui fait vivre, qui nous empêche de tomber d'un coup.
Tu mets un gnou face à un obstacle, il fonce dessus, il est bête. Tu mets une hyène, elle réfléchit, fait un détour et le contourne, elle est intelligente. L'intelligence c'est la perversité, l'art du détour.
J’ai assassiné mon père chéri.