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Critique de CorneliusLector


Une qualité d'écriture et une finesse psychologique à peu près incomparables à notre époque (pour le style, cependant, É. Chevillard est un rival sérieux, mais dans un tout autre genre), et l'on est d'autant plus abasourdi que l'auteur n'ait pas remporté de "grands" prix littéraires.

Dans le "Portrait souvenir" consacré à Proust, Paul Morand décrit la phrase de Proust comme "pleine d'incidentes qui soutenaient la phrase et l'empêchaient de retomber, qui soutenaient la phrase comme des ballonets d'oxygène et l'empêchaient de retomber", et je n'ai pu m'empêcher d'y songer en lisant se roman. À cela se combine en revanche une certaine économie dans l'intrigue, laquelle ne comporte que des faits qui concourent, d'une façon ou d'une autre, à sa progression (et l'on ne saurait en dire de "La Recherche").

Il serait trop long d'énumérer toutes les trouvailles de l'auteur, qui a le bon goût de les limiter à une ou deux occurrences: notes de bas de page fort drôles, révélation soudaine du point de vue du narrateur, concentration, un un ou deux paragraphes, de quatre ou cinq termes particulièrement rares - la langue est toujours précise, non précieuse, mais je pense que la succession des mots "vultueux", "paréidolie", "thérianthropes" aux p. 139-140 est voulue, car à moins d'avoir de bons souvenirs de grec et de latin, difficile de ne pas ouvrir son dictionnaire!

Je n'ai désormais qu'une hâte, qui est de lire: "Une fille de rêve", où l'on retrouvera l'héroïne de ce roman.
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