Revenir à soi : Comment le numérique nous déconnecte de nous-mêmes

La présence sincère et authentique apaise l'âme des plus sensibles.

Ce qui nous reste lorsque l'on vieillit, c'est le lien avec les autres. La fragilité d'un instant partagé, l'opportunité pour un autre de tendre la main.

Elle est là, la véritable intelligence : dans nos capacités d'adaptation. Nous ne sommes pas des ordinateurs, mais des êtres vivants, flexibles, en interaction constante avec le changement.

Notre difficulté à mettre en doute notre mode de pensée et de fonctionnement constitue le terreau de l'emprise numérique. Les géants du Web savent comment asservir notre cerveau pour que nous n'ayons plus l'espace, ni le temps pour nous poser toutes ces questions.

Les réseaux sociaux et applications en tout genre laissent le plaisir prendre le pas sur le bonheur. Ils détournent notre attention de l'essentiel.

Aujourd'hui, on observe un appel criant vers le retour aux émotions, mais beaucoup d'entre nous ne savent pas comment faire. Alors chacun essaie de composer à sa manière, avec les outils dont il dispose. Au grand bénéfice des coachs et autres professionnels du développement personnel.

On en revient alors à la formation des ingénieurs, et à la question que nous avons posé précédemment : s'ils ne sont pas à l'écoute de leurs émotions et de leurs propres besoins, comment peuvent-ils développer des outils favorables à l'humain .

Il n y' a pas une mais des intelligences.

J'aime raconter l'histoire du pêcheur africain dont la journée s'achève. Il laisse sécher ses filets et se repose non loin de sa barque. Arrive un homme à la mine sérieuse et empressée.
ll s'approche, scrute la barque et s'adresse au pêcheur: «Votre barque n'est-elle pas trop petite? Vous pourriez en avoir une plus grande.»
L'autre le regarde, un peu interloqué, et répond:
«Et après?
- Eh bien, après, vous pourriez pêcher plus de poissons et vous pourriez ainsi acheter une barque encore plus grande.
-Et après ?
-Vous pourriez embaucher des gens.
- Et après?
-Vous pourriez ramener du poisson en très, grande quantité.
-Et après?
- Et après, vous pourriez vous reposer... »
Ce à quoi le pêcheur lui répond du tac au tac:
"Eh bien, c'est ce que je suis en train de faire."

Quel intérêt à réussir si l'on n'est pas heureux ?