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Critique de Denis_76


Ce livre a une terrible "montée en puissance" !
Je démarre sur 2 étoiles... Mais à la fin du livre, on comprend les points communs de Constance Chatterley et d'Oliver Mellors.

Ils détestent tous les deux les conventions sociales 
Ils sont tous les deux « sylvestres », ils aiment la nature ;
ils ont tous les deux besoin de sensualité douce dans ce monde de tabous !
Les tabous !
Ils détestent tous les deux les tabous de classe ;
Ils détestent tous les deux les tabous sexuels so shocking de cette société anglaise so british, issue de l'empire britannique de Victoria.
Et surtout, surtout...
Constance et Oliver se comprennent par dessus tout, parce qu'ils ont eu, tous les deux, des expériences sexuelles malheureuses.
Et tout ça me plaît, parce que je connais, et je mets enfin 4 étoiles !
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Voici le début de l'histoire...
1919, région industrielle de Sheffield. Sir Clifford est marié à Lady Chatterley. Mais, revenu paralysé des jambes de la guerre, il ne peut pas faire l'amour.
Constance cède aux avances pressantes de Michaelis, mais ses remarques sexuelles abruptes agacent celle-ci.
Puis, pour respirer de toujours assister Clifford dans ses déplacements, elle va assez souvent s'aérer dans le bois de la propriété.
C'est là qu'elle découvre Oliver Mellors, le garde-champêtre de Sir Clifford....
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Au début du livre, je m'ennuyais, ça valait deux étoiles pour moi : trop vulgaire, trop sexuel, même si je suis loin d'être une sainte-Nitouche, trop peu d'action. Un « roman d'atmosphère »  !
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Puis, deuxième étape, au bout de 200 pages tout de même, Mellors exprime ses idées sur l'exploitation sociale des mineurs : je monte à 3 étoiles !
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C'est alors que Constance veut enfin se débarrasser de cet infâme Clifford, imbu, méprisant, ( la scène avec la voiture de Clifford dans le bois est magnifique d'émotion ), so british, tellement fier de la réussite industrielle de l'Angleterre, … et la deuxième question qui me vient à l'esprit est :
Va-t-elle réussir ? Dans ce monde de conventions ? Et surtout avec un « déclassé social », et les ragot de l'époque qui vont avec ? 
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La première question qui me tarabuste depuis le début de cette lecture est :

pourquoi ce livre sent-il le souffre ?
Pourquoi ce livre a-t-il été interdit 30 ans en Angleterre ?
Est-ce à cause de son aspect sexuel, ou est-ce parce qu'il critique la société de castes anglaises et sa société industrielle qui enrichit les riches, et rend sous-hommes, bossus, difformes, sans cerveau, et« minéraux », les mineurs de ce pays ?
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J'ai lu, après le livre, la préface de l'auteur. Et j'ai eu la réponse à ma question !
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David Herbert Lawrence est fils de mineur, comme Oliver ;
il tombe amoureux d'une femme noble, comme Oliver ;
il se passionne pour les « peuples sylvestres », comme Constance.
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Le passage humoristique et tendre sur « John Thomas and Lady Jane » qui, ici représentent affectueusement le sexe de l'homme et celui de la femme, est une allusion à sa deuxième version expurgé des scènes « hard » du livre sur Lady Chatterley.
Le livre ici critiqué est la troisième version.
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Rattrapé par la tuberculose, il voulait absolument publier ce livre avant de partir.
Etant impossible d'éditer en Angleterre pour cause de censure, il publia à compte d'auteur en Italie en 1928. Il est mort en 1930, juste après avoir écrit une apologie de son livre.
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Sa façon de décrire la sexualité masculine est comique, notamment avec Michaelis, mais assez souvent vraie, bien sûr.
Malraux dit qu'il ne comprend pas la sexualité féminine. Je pense que si. Mais je ne suis qu'un homme.Je vais de ce pas voir les critiques de nos chères soeurs babéliotes pour voir si elles écrivent quelque chose là-dessus : )
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