Souffrir, c'est bon ; la douleur se consume et te rend fort. Mais souffrir sans raison, laisse ça aux faibles.
Petit problème de maths :
Huit jeunes, ne pouvant être exposés à l'air extérieur plus de trente ou quarante secondes sans en subir d'horribles conséquences psychotiques, partent pour un voyage de cent dix kilomètres sur une autoroute sans visibilité, à bord d'un bus ayant survécu à un méga-orage de grêle qui a fini encastré dans les portes coulissantes d'un centre commercial Greenway. Ils risquent d'être attaqués ou retardés par une quantité inconnue d'obstacles (meurtriers et bandits affectés par des produits chimiques militaires, blocages routiers, etc.).
Calculez les chances que ces jeunes ont d'arriver à l'aéroport de Denver où, à ce qu'ils croient, ils seront sauvés.
Je sais, il vous manque des données pour calculer les probabilités comme il faut. Mais si vous connaissez tant soit peu les maths - ne seraient-ce que les principes de base des probas -, vous l'aurez compris : nos chances de réussite, elles puent.
"Voiture + fumée = mauvaise idée."
Et vous savez quoi ? C'était bon, d'avoir une raison de se battre - en plus de la simple question de la survie.
On ne s'est pas dit une seule seconde qu'il pouvait vouloir nous blouser ou nous enfermer. Vu comment il ne voulait pas nous aider à la base. Pourquoi aurait-il cherché à nous piéger ensuite?
Il était réglo.
Il avait beau être râleur et grognon, je lui ai fait confiance d'emblée. Les autres aussi, je pense.
Et on a eu raison.
Cet homme nous a sauvé la vie, il s'appelait Mario Scietto.
"Et en même temps, pour peu que vous soyez croyant et que vous habitiez Monument, Colorado, à l'automne 2024, vous aviez de quoi vous poser des questions, je me dis."
Était-ce vraiment mal, d’éprouver une pointe de bonheur au beau milieu de l’apocalypse ?
Des fois, chez nous, un plomb sautait, et j’avais la trouille de descendre a la cave actionner l’interrupteur. J’avais peur parce qu’il y faisait noir et qu’il y avait des trucs, la-dedans. Des trucs qu’on ne voyait pas, mais qu’on sentait. Des boites aplaties, des vieux outils de papa, la tondeuse a gazon – rien d’effrayant en pleine lumière mais, rien qu’a les savoir embusqués la, je flippais. Je craignais tout le temps qu’un meurtrier soit tapi dans l’ombre, et qu’il me saute dessus, même si ca n’avait rien de logique.
Se rendre a la Meadow Flowers Mobile Home Community à pied, c’était comme descendre a la cave sans lumière, sauf que la, il pouvait vraiment y avoir un meurtrier tapi dans l’ombre.
C’était meme statistiquement probable.
La silhouette d’un corps, ca ne se confond avec rien d’autre. On ne peut pas faire semblant de ne pas l’avoir vu, ni de ne pas l’avoir reconnu pour ce que c‘est. Même si on le veut vraiment.
Jake et moi avons grimpé les dernières marches.
Pas une seule seconde, on a pensé que ça pouvait être un piège.
- Brayden ! s'est exclamé Jake. Comment l'avez vous trouvé ?
On a ouvert la trappe; trois mecs dans le faisceau de notre lampe; ils étaient armés.