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Critique de motspourmots


De David le Bailly j'ai beaucoup aimé La captive de Mitterand (encore une enquête sur une face cachée) et j'aime lire les articles et enquêtes journalistiques. Et ici, il y a bien sûr matière à titiller l'intérêt d'un journaliste qui aime tenter d'éclairer les faces sombres. Surtout qu'en ce moment, Arthur Rimbaud est à la fête avec la chronique matinale quotidienne de Sylvain Tesson sur France Inter et des articles qui fleurissent un peu partout. En partant à la rencontre de ce frère volontairement effacé de l'histoire, David le Bailly met à jour la crudité d'histoires de famille pas très reluisantes, comme on en trouve pratiquement dans toutes les familles, faites de jalousies, de tensions et de méchancetés. On découvre le portrait d'une mère assez épouvantable, dure, injuste et parfois cruelle, adulant le fils prodige parti à l'autre bout du monde et conspuant, voire chassant celui qu'elle juge "raté" (on aurait imaginé un crime ou un acte odieux pour mériter tel traitement, mais non, même pas...), pourtant resté proche d'elle. Au milieu, une soeur et un beau-frère profiteurs se chargeront de gérer l'héritage et d'écrire la légende Rimbaud en se gardant bien de révéler ces détails sordides. Quant au pauvre Frédéric...ce livre a le mérite de lui redonner une place et un nom que sa propre famille lui ont rognés pour des motifs qui apparaissent si futiles qu'ils peuvent attiser la colère.
Pourtant, difficile de lui donner réellement chair, le travail de David le Bailly révélant plus un portrait en creux d'Arthur Rimbaud, moins reluisant que le mythe, que celui de son frère oublié de tous et que personne n'a envie de voir resurgir dans les notices biographiques de la famille.
Un livre et une enquête qui interrogent sur la notion de réussite et bousculent le mythe sans pour autant le faire vaciller.

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