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Critique de Totophe17


Seconde rencontre avec Timothé le Boucher après "Ces jours qui disparaissent".

Cette fois-ci, l'histoire se déroule au collège avec la réception des nouveaux vestiaires. Les collégiens découvrent les nouveaux lieux : verres opaques pour empêcher de voir de l'extérieur, nouveaux vestiaires, nouvelles douches, nouveaux WC.

Timothé Leboucher va nous entraîner dans une histoire de harcèlement. Il nous livre tous les ingrédients : les adolescents ne sont pas satisfaits de leurs nouvelles douches qui sont collectives (imaginez, il va falloir se déshabiller devant les autres pour aller se doucher) mais ils retrouvent des points d'eau propres et non souillés par les autres. Les adolescents ne se font pas de cadeaux entre eux, ils sont "mâles" en devenir dans toute leur splendeur et leur bêtise. Comparaison et remarques sur le physiques, recherche d'un bouc émissaire, être capable de raconter ce qui va impressionner les autres, on a vraiment la sensation d'être au coeur des vestiaires.

Le collège est monde difficile à vivre pour beaucoup d'adolescents. C'est le lieu où commencent les différences : différences physiques, différence de maturité, différence de centre d'intérêt, exacerbation des différences sociales, bref c'est l'âge bête disent certains. C'est surtout l'âge de la cruauté sans que les auteurs en aient réellement conscience.

Nos braves adolescents, certains du moins, sont "travaillés" par leur puberté. Et regarder les filles, à travers une grille d'aération, va devenir une activité, une source d'excitation voire une source de conflit. ET en plus, leur professeur d'éducation physique est une femme, au visage ingrat mais au corps tentant, selon certains élèves.

Timothé le boucher nous livre tous les jeux de ces collégiens dans le lieu de non droit que sont les vestiaires. Les adultes n'y entrent que sous certaines conditions car il faut veiller à préserver l'intimité des élèves c'est pourquoi ce sont souvent des lieux d'exaction, d'humiliation, de violence. Les élèves le savent et les plus violents s'en servent.

Timothé le boucher aborde les différents mécanismes du harcèlement où souvent le harceleur a lui-même était victime de harcèlement. Il y a les harceleurs, il y a les témoins passifs qui n'approuvent pas mais ne disent rien, ne préviennent pas, ne protègent pas la ou les victimes. REt il y a les victimes qui n'osent parler et s'enferment dans leur solitude ou qui comme Corentin vont choisir de passer du côté des harceleurs, de devenir harceleurs à son tour.

Cette histoire est violente mais le harcèlement est violent. Cette histoire est cruelle mais les ados sont cruels entre eux. Et encore l'auteur ne montre que des relations entre garçons. L'auteur aborde le phénomène des jeux violents qui peuvent dégénérer et la capacité des ados à se lancer des défis ou accepter des défis pouvant mal tourner.

L'histoire est prenante, voire très prenante. le graphisme simple permet de se centrer sur le coeur de l'histoire. Peu d'éléments de décor, des gros plans sur les visages, des scènes de lutte.

Cette BD ne peut pas laisser indifférent, elle brasse au plus profond surtout du fait de sa conclusion qui est inattendue. À donner à lire en éducation morale et civique ou dans d'autres cours pour favoriser la réflexion de nos ados, pour réussir à créer de l'empathie. celle-ci ne se décrète pas mais elle doit se construire et c'est un vaste chantier.

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