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Critique de lafilledepassage


Déambulation au gré de mots glanés ici et là, tous en rapport avec cette simplissime mais ô combien réjouissante activité physique qu'est la marche. Désert, promenade, chemin, paysage, magnétisme, … autant d'étapes dans un parcours discursif, véritable rayon de soleil dans un été de lectures moroses. le tout se fait en excellente compagnie, car bon nombre de grands auteurs, poètes ou penseurs sont eux aussi de grands marcheurs. Je pense à Basho, Segalen, Thoreau, Rousseau, Bouvier, Muir, bien sûr, mais aussi à Victor Hugo, à Nietzsche, à Montaigne. Et au détour d'un extrait, je retrouve avec joie l'écriture de Virginia Woolf dont je n'avais pas apprécié toute la beauté lors de notre premier rendez-vous.

Marcher, c'est presqu'un acte révolutionnaire, dans ce monde où tout va vite (j'allais écrire vide !), où tout est bruit, où le temps est précisément compté et rentabilisé, où chacun doit remplir la place et le rôle inscrits sur l'étiquette sociale qui lui a été collée au front.

Au fil de cette pérégrination, je n'ai pu m'empêcher de faire le parallèle entre la marche et la lecture et de leur trouver de nombreux points communs. D'abord, évidemment, ces deux activités, aussi inutiles qu'essentielles, aussi dévoreuses de temps l'une que l'autre, sont des façons d'échapper aux contingences du jour. La marche et la lecture sont une expérience intime, souvent silencieuse, une plongée au fond de soi, à la recherche de quelque chose qu'on serait bien en peine de nommer. le lecteur, comme le marcheur, est avide de rencontres, curieux, en attente, dans une position d'ouverture aussi au monde extérieur ou au monde intérieur de l'auteur.

S'arrêter au bord de route, pour contempler un ilot de coquelicots dans la mer des blés mûrs, ou relire une phrase plusieurs fois pour en apprécier la saveur, s'autoriser au demi-tour ou revenir sur ses pages, …

Un conseil: si possible, réservez la lecture de cet essai dans un moment où la marche vous est possible, en vacances ou la veille d'un long week-end. Sinon vous risquez d'éprouver une profonde frustration et de trouver la sédentarité encore plus insupportable …

Un livre que j'emporterai certainement avec moi, lors de mes prochaines randonnées, ainsi que son « éloge de la marche » que je n'ai pas encore eu le bonheur de lire.
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