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Citations sur Éloge de la marche (10)

Le silence est saisonnier. Dans nos contrées, il n'est pas le même en janvier dans un champ enveloppé de neige ou en août dans le bruissement de la multitude des insectes, l'explosion des fleurs et des herbes brûlées par le soleil. Dans un même paysage, jamais le silence n'est égal d'un jour à l'autre." (p 55)

" Margaret Mead déplore avec humour l'invention des bateaux ou des automobiles. Si les hommes n'avaient eu d'autres moyens de se déplacer que leurs jambes, ils ne seraient allées bien loin au cours de leur existence. La vulnérabilité du marcheur est une bonne incitation à la prudence et à l'ouverture à l'autre plutôt qu'à la conquête et au mépris. Une chose est certaine, l'homme qui marche a rarement l'arrogance de l'automobiliste ou de celui qui emprunte le train ou l'avion car il demeure toujours à hauteur d'homme en sentant à chacun de ses pays l'aspérité du monde et la nécessité de se concilier amicalement les passants croisés sur son chemin." (p 62)

" Chaque espace contient en puissance des révélations multiples, c'est pourquoi aucune exploration n'épuise jamais un paysage ou une ville. On ne se lasse que de vivre." (p 74)
"Tout parcours hors des sentiers battus est simultanément animalier" (p 85)
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Je suis sûr que si je cherche un compagnon de promenade, je renonce à une certaine intimité de communion avec la nature. Ma promenade en sera certainement plus banale. Le goût de la société prouve l'éloignement de la nature. Adieu, ce quelque chose de profond, de mystérieux que je trouve en me promenant. (Henry David Thoreau cité par David Le Breton)
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Il faudrait sans doute raconter bien d'autres balades sous le signe liquide à Calcutta, à Bombay ou à Goa dans l'oubli de la mousson mais dans la nécessité d'être trempés à longueur de journée. Un soir à Pokhara, cette année, tandis que j'écrivais ce texte, une pluie diluvienne a soudain inondé les rues, coupant l'électricité et donnant naissance à un orage spectaculaire dont les éclairs illuminaient plusieurs secondes l'obscurité de la ville. Nous dînions à bonne distance de notre petit hôtel, il a fallu marcher de l'eau jusqu'au genoux, tomber dans quelque trous, croiser quelques vaches immobiles et serrées contre les murs des maisons, inventer le chemin dans une nuit d'encre entre deux éclairs, un beau périple avant d'arriver enfin à bon port. Mais tout cela est aujourd'hui familier. Ce sont des moments de complications provisoires qui donnent leur sel à la marche urbaine et laissent des souvenirs impérissables.
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La nuit confronte l'homme aux deux visages du sacré : l'émerveillement et l'effroi, deux manières différentes d'être arraché au monde des perceptions ordinaires et confronté à un au-delà de soi.
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La vulnérabilité du marcheur est une bonne incitation à la prudence et à l'ouverture à l'autre plutôt qu'à la conquête et au mépris.
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« Dans l'usure de la marche, il y a parfois assez de puissance et de beauté pour que se dissolve la souffrance qui a présidé au départ. Lavée au contact des chemins, érodée dans la nécessité de la progression, celle-ci se fait moins incisive. Au fil du temps ce n'est plus le noyau d'épouvante de la douleur qui motive l'avancée, mais l'appel à la métamorphose de soi, au dépouillement, à une remise au monde qui requiert l'alchimie de la route et d'un corps qui s'y confond, noces heureuses et exigeantes de l'homme et du chemin. » (p. 164)
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« La vulnérabilité du marcheur est une bonne incitation à la prudence et à l'ouverture à l'autre plutôt qu'à la conquête et au mépris.
[…]
L'expérience de la marche décentre de soi et restaure le monde, inscrivant l'homme au sein de limites qui le rappellent à sa fragilité et sa force. Elle est une activité anthropologique par excellence car elle mobilise en permanence le souci pour l'homme de comprendre, de saisir sa place dans le tissu du monde, de s'interroger sur ce qui fonde le lien aux autres. » (pp. 62-63)
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« Le dénigrement massif de la marche dans ses usages quotidiens et sa valorisation comme instrument de loisir est révélateur du statut du corps dans nos sociétés.
La flânerie, que nos sociétés ne tolèrent pas plus que le silence, s'oppose alors aux puissantes contraintes de rendement, d'urgence, de disponibilité absolue au travail et aux autres (que l'usage du téléphone portable a rendu caricaturale). » (pp. 15-16)
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La marche offre une belle image de l'existence, toujours dans l'inachevé car elle se joue sans cesse du déséquilibre.
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La marche est une ouverture au monde qui invite à l'humilité et à la saisie avide de l'instant. Son éthique de la flânerie et de la curiosité en fait un outil idéal de formation personnelle, d'apprentissage par corps et tous les sens de l'existence. Dans une discussion autour du racisme avec James Baldwin, Margaret Mead déplore avec humour l'invention des bateaux et des automobiles. Si les hommes n'avaient eu d'autre moyen de se déplacer que leurs jambes, ils ne seraient allés bien loin au cours de leur existence.
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