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Citations sur Comme un collégien (38)

Un fragment de John Donne lui revint, une des rares choses qu'il avait retenues en classe, bien qu'il ne parvînt jamais à se souvenir tout à fait des citations, ou que du moins il le crût:
Sur une énorme colline
Abrupte et déchiquetée,
Se tient la Vérité, et celui qui veut l'atteindre
Doit aller, aller et aller toujours.
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Quand on quitte Hong Kong, elle cesse d'exister. Quand on a dépassé le dernier agent de police chinois en godillots britanniques et bandes molletières, et qu'on a retenu son souffle en courant à vingt mètres au-dessus des toits gris des faubourgs, quand les petits îlots se sont évanouis dans la brume bleutée, on sait que le rideau est tombé, qu'on a rangé les accessoires et que la vie qu'on menait là-bas n'était qu'illusion.
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"Qui est ce? fit doucement Jerry.
-Milky, Milky Way, mon patron, dit Frost, tandis que les pas s'éloignaient et, fermant les yeux, il se signa avec dévotion. Il s'en va retrouver sa très charmante épouse, la distinguée Mrs Way, alias Moby Dick. Un mètre quatre-vingts, et une moustache de colonel de cavalerie. Pas lui. Elle."
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Le nez de l'avion se referma presque complètement. Charlie Marshall y donna un coup de pied, poussa quelques nattes dans l'entrebâillement et grimpa rapidement par-dessus les caisses jusqu'à un escalier intérieur donnant accès à la cabine. Jerry y grimpa après lui, et s'étant installé dans le siège du copilote, il remercia le Seigneur en silence.
"Nous avons à peu près cinq cents tonnes d'excédent. Nous perdons de l'huile. Nous avons à bord un garde du corps armé. Nous avons l'interdiction de décoller. Nous avons l'interdiction d'atterrir et, pour autant que je sache, l'aéroport a un trou de la taille du comté de Buckingham. Nous avons une heure et demie de Khmers rouges entre nous et le salut, et si quelqu'un nous accueille mal à l'autre bout du trajet, le grand reporter Westerby va se trouver dans une bien mauvaise posture avec à peu près deux cents sacs d'opium base sur les bras."
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A Cambridge, Sam avait obtenu un 18 éblouissant, confondant ainsi ses maîtres, qui jusqu'alors le considéraient comme un quasi-idiot. Il avait réussi, se dirent plus tard les professeurs pour se consoler, entièrement de mémoire. Les esprits moins académiques toutefois racontaient une autre histoire. A les en croire, Sam avait poursuivi une aventure avec une fille sans beauté du Service des Examens, et il avait obtenu d'elle, entre autres faveurs, une avant-première des sujets.
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"Monsieur Westerby?
-Oui, mon vieux."
Masters tendit la main.
"Mon vieux, je veux que vous me serriez la main."
La main était tendue entre eux, le pouce en l'air.
"Pourquoi? demanda Jerry.
-Je veux que vous me tendiez la main en signe de bienvenue, monsieur. Les États-Unis d'Amérique viennent de poser leur candidature au club des puissances de seconde classe, dont j'ai cru comprendre que votre beau pays était le président et le plus ancien membre. Serrez-moi la main!
-Fier de vous avoir à bord", dit Jerry, en serrant docilement la main du commandant.
Il fut aussitôt récompensé par un éclatant sourire de fausse gratitude.
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Sa fille était avec eux ; trente à quarante ans, blonde, avec une jupe jaune, de la poudre, mais pas de rouge à lèvres. On avait l'impression que depuis son adolescence rien n'était arrivé à son visage, à part une constante érosion de ses espoirs.
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Il expliqua qu'il était un journaliste venu se mettre au vert et pour l'heure en train d'écrire un roman...
"Des femmes ?" demanda-t-elle en l'interrompant. Il crut un moment qu'elle s'intéressait au roman. Puis il la vit qui attendait, l'oeil méfiant, alors il répondit avec prudence : "Aucune en activité", comme si les femmes étaient des volcans, ce qui était d'ailleurs le cas dans l'univers de Jerry.
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Là-dessus, bien sûr, la vision qu'avait Jerry du monde changea du tout au tout, et il se trouva avec pas mal de choses à faire : par exemple, faire semblant d'être aussi ravi que tout le monde du stupéfiant et heureux hasard qui avait amené Tiu en ces lieux; par exemple, échanger des poignées de main qui étaient comme une promesse mutuelle d'un futur règlement de comptes; par exemple, avancer un siège, commander à boire, du boeuf, des baguettes et tout le reste. Mais ce qui le frappa le plus au moment même où il faisait tout cela n'avait pas grand chose à voir avec Tiu ni avec son arrivée inspirée. C'était l'expression du visage de Lizzie lorsqu'elle l'aperçut pour la première fois, la fraction de seconde avant que le courage ne dessinât un gai sourire sur son visage. Cela lui expliqua, comme rien d'autre n'aurait pu le faire, les paradoxes de sa personnalité : ses rêves de prisonnière, ses identités d'emprunt qui étaient comme autant de déguisements lui permettant d'échapper pour un moment à son destin. C'était elle, bien sûr, qui avait fait venir Tiu. Elle n'avait pas le choix.
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Les spécialistes du renseignement ont différentes façons de ne manifester aucune émotion, et celle de Sam était de sourire, de fumer plus lentement, d'emplir ses yeux d'un sombre regard tout chargé d'indulgence qu'il fixait d'un air intense sur son interlocuteur. Sam était un vétéran de l'Asie, avec beaucoup de temps passé sur le terrain : cinq ans à Bornéo, six en Birmanie, cinq ans encore en Thaïlande du Nord et dernièrement trois à Vientiane, la capitale du Laos, tout cela sous la couverture naturelle de négociant. Les Thaïs l'avaient cuisiné deux fois mais l'avaient relâché, et il avait dû quitter Sarawak en chaussettes. Quand il était d'humeur, il avait des histoires à raconter sur ses voyages parmi les tribus du nord de la Birmanie et les Shans, mais il était rarement d'humeur.
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